Molière et son temps

Le XVIIe siècle voit se développer et se renforcer le système de la monarchie absolue de droit divin. Cette forme de gouvernement triomphe particulièrement sous le règne de Louis XIV. Le monarque n’est contrôlé par aucun autre. Il centralise tous les pouvoirs et ne partage aucune responsabilité .

La société est très contrôlée, et une forte censure est exercée par le Parlement qui contrôle la production des livres.

Des efforts permanents sont fournis pour glorifier l’image du roi, que ce soit à travers des gravures, des peintures ou encore des médailles. Les Palais du Louvre, puis de Versailles, contribuent à l’expression de la grandeur royale. De même, le XVIIe siècle voit se développer la tradition des panégyriques, discours élogieux sur le roi.

Pour maintenir sous son autorité la noblesse, Louis XIV s’entoure et de courtisans auxquels il distribue pensions et titres…. Il établit un système de privilèges qui incite ceux qui en bénéficient à lui rester fidèles. Accordant une importance particulière au cérémonial, il est très attaché à l’étiquette et organise la vie de la Cour selon des règles précises. Il existe des frontières invisibles entre le roi et ses sujets.

Tout le cérémonial est hiérarchisé. Le « lever du roi » en est une illustration frappante, avec ses diverses entrées : l’« entrée familière » des fils et petits-fils du roi, appelés aussi les « enfants de France », la «grande entrée » des grands officiers de la chambre et de quelques nobles privilégiés, la « première entrée » des lecteurs du roi et des intendants des plaisirs et des festivités, puis l’ « entrée de la chambre » avec tous les autres officiers de la chambre, l’aumônier, les ministres et secrétaires d’État et, seulement après, l’entrée des nobles.

Louis XIV

Le statut des comédiens dans une société chrétienne

Dans la société française du XVIIe siècle, tout principe d’autorité, et d’abord celle du souverain, dérive de la puissance divine, l’athéisme relevant des plus sévères condamnations. La vie quotidienne est rythmée par l’Église à travers les sacrements et le calendrier liturgique. Les curés sont invités à dresser un état des âmes de leurs paroissiens. Dans cette société chrétienne, les comédiens forment une communauté à part. On ne leur accorde un véritable statut social qu’en décembre 1789, en même temps que les juifs et les protestants.

Au XVIIe siècle, ils sont frappés d’excommunication. Cette pratique qui consiste à priver les comédiens de tous les sacrements religieux est ancienne. Les Pères de l’Église avaient condamné dès l’Antiquité la grossièreté des pièces latines. La règle voulait que les comédiens renoncent à leur art s’ils voulaient recevoir les sacrements religieux.

Molière et Louis XIV à Versailles

En 1641, Louis XIII proclame qu’il n’y a pas de blâme à exercer la comédie dans les limites de la décence. Avec la présence de Molière dans l’entourage immédiat du roi Louis XIV, il semble que l’art théâtral gagne ses lettres de noblesse. L’austérité religieuse qui marque la fin du siècle freine cette évolution et provoque un retour à l’ordre moral. La création de la Comédie-Française en 1680 n’est qu’une étape de la réglementation croissante de l’activité théâtrale.

Les deux grands mouvements du XVII° sont le Baroque et le Classicisme.

LE BAROQUE

LE CLASSICISME

L’ENFANCE

Naissance, au 93 de la rue St Honoré, le 15 janvier 1622, de Jean Baptiste Poquelin, futur Molière.

Il a 10 ans quand sa mère meurt ( Marie Cressé ), et, à 14 ans, il a déjà vu mourir trois de ses frères et soeurs. Son père est “Tapissier ordinaire du roi “, son grand-père l’était aussi, et ce dernier emmène parfois le petit Jean-Baptiste au Théâtre ou devant les Tréteaux du Pont- Neuf, voir les pitreries des saltimbanques, contre l’avis de son père.

Son père lui espère lui transmettre sa charge de tapissier royal (1637). Il rentre au Collège des Jésuites de la rue St Jacques, où les Pères utilisaient beaucoup le théâtre comme moyen pédagogique. Les élèves jouaient les pièces des Auteurs Antiques en latin et en grecque.

DES DEBUTS DIFFICILES

C’est dans ces spectacles qu’il prit goût à la tragédie, et qu’il est devenu comédien. Il réclamât longtemps de jouer, non les personnages comiques, mais les héros de tragédie. Comme les jeunes gens de son époque, Molière considérait que la Tragédie était le plus haut des Arts dramatiques. Mais il était plutôt mauvais tragédien…

Il fait des études de droit puis rencontre une jeune femme, Madeleine Béjart, actrice dans une troupe de théâtre .

Molière se joint à elle le 16 Juin 1643 . Elle deviendra son “initiatrice théâtrale” et sa maîtresse. Ensemble, avec quelques Compagnons, ils fondent L’Illustre Théâtre ; mais, après deux années d’insuccès et un séjour à la prison du Châtelet (du 2 au 5 août 1645) pour factures de chandelle non payés, ils partiront de Paris et entameront un voyage à partir de novembre 1645 pendant 13 ans en Province. Ils font du théâtre itinérant.

De retour à Paris en 1658, le jeune Louis XIV, séduit par Molière, lui accorde la scène du Petit Bourbon qu’il partage avec Scaramouche , chef de file des comédiens Italiens.(Comedia dell arte). Il y jouera ses premières Farces et Comédies écrites en Province : L’Etourdi et le Dépit Amoureux. Une compétition acharnée opposera les autres troupes de la Capitale à celle de Molière.

Salle du Petit Bourbon

Le temps de la maturité et du triomphe

Salle du Palais Royal

En 1659, il présente Les Précieuses Ridicules , pièce qui sera un véritable triomphe parisien. Il obtient du roi la salle du Palais Royal où il jouera, en alternance avec les comédiens Italiens, jusqu’à sa mort.

Molière a réussi à élever la comédie au niveau humain de la tragédie : il ne pouvait triompher sans s’attirer des ennemis.

Toute sa vie, Molière, à travers l’ensemble de ses pièces, va lutter contre la médiocrité, l’hypocrisie, l’inculture, la prétention de l’ensemble de ces personnages du siècle, qui, par le hasard de leur naissance, se conduisaient en despote et en tyran. Pourtant, Molière allait enfin connaître sa revanche. L’écrasement des jansénistes, la mort de la reine mère, le soutien du roi lui permirent de représenter au Palais- Royal Tartuffe ou l’Imposteur (5 février 1669) avec un très vif succès consacré par une cinquantaine de représentations dans l’année.

Molière est alors le pourvoyeur des divertissements royaux.

Tartuffe

Le roi a tout d’abord apprécié, soutenu voire honoré Molière. De son mariage avec Armande Béjart (Fille de Madeleine), l’auteur a un fils, prénommé Louis, dont le roi accepte d’être le parrain, le 28 février 1664.

Le roi, danseur lui-même, affectionne tout particulièrement le genre nouveau de la comédie-ballet, dont Molière est l’un des inventeurs avec Lully, et qui contribue grandement à l’éclat des fêtes royales. Les Plaisirs de l’île enchantée, donnés du 7 au 13 mai 1664 à Versailles, représentent à ce titre une consécration pour Molière. À cette occasion, sa troupe joue La Princesse d’Élide, Les Fâcheux, la première version du Tartuffe et Le Mariage forcé. En 1665, elle reçoit le nom de « Troupe du Roi » et bénéficie d’une pension substantielle.

Durant les querelles qui opposent Molière à l’Église, il bénéficie du soutien du jeune roi, même si plusieurs années sont nécessaires pour obtenir l’autorisation de jouer Le Tartuffe.

Mais avec l’influence croissante de la religion sur l’esprit de Louis XIV, ce dernier se détourne progressivement du théâtre et de Molière, accordant toutes ses faveurs à Lully.

Après 1671, Molière n’est plus invité que deux fois à la Cour. Il meurt dans la disgrâce royale.

Le Bourgeois gentilhomme

Ses dernières pièces seront influencées par le goût de Louis XIV pour les ballets, la musique, les spectacles délassants. Face aux pouvoirs, l’attitude de Molière n’est pas ce qu’on pourrait appeler une opposition politique. Mais il a toujours combattu avec une passion souvent féroce les imposteurs et les trahisons de ceux qu’il considérait comme les ennemis les plus dangereux de la société de son temps.

Le Roi danse (extrait), la naissance de la comédie-ballet : Lully et Molière

Face aux attaques de toute part qui l’accablèrent durant toute sa vie, venant aussi bien de l’Église, de l’Aristocratie, mais aussi d’écrivains de son temps, il ne brandit qu’une arme : le rire de ses comédies.

“L’affaire de la Comédie est de représenter en général tous les défauts des hommes et principalement des hommes de notre siècle”

Le 17 février 1673, lors de la quatrième représentation du Malade Imaginaire, Molière est pris en scène de convulsions. On le transporte rue de Richelieu où il meurt d’hémorragie, ce même jour à 10 h du soir.

La postérité de Molière

Son oeuvre qui comporte quinze comédies en vers, quinze comédies en prose, une comédie héroïque en vers et deux farces en prose, est aujourd’hui encore la plus représentée, à la Comédie-Française et ailleurs. Régulièrement à l’affiche de théâtres du monde entier, ce rayonnement est exceptionnel et fascinant. Comme l’écrit Jacques Copeau en 1922, « la plus belle éternité, c’est celle d’une voix qui, trois cents ans passés, ne cesse pas de s’adresser directement aux hommes ».

La vie de Molière : Secrets d'Histoire

Voir sur Site : tout molière

Quelques unes de ses oeuvres :

o Le Médecin volant, 1645

o Le Dépit amoureux ,1656

o Les Précieuses Ridicules, 1659

o L’ École des femmes, 1662

o La Critique de l’Ecole des femmes

o Le Tartuffe,1664

o Le Misanthrope, 1666

o Le Bourgeois gentilhomme,1670

o Les Femmes savantes,1672

o Le Malade imaginaire,1673


Pour aller plus loin….

La vie au temps de Molière et Louis XIV

“Avez-vous la fièvre quartaine

Des cors aux pieds ou la migraine

Mal à l’esprit ou mal au corps

Mal au dedans mal au dehors

Purgé saigné prenez force clisteres

Vous creverez ou bien vous sortirez d’affaires”

La littérature du XVIIème confirme que l’opinion de Molière sur la médecine était assez communément répandue.

Molière s’intéresse aux découvertes de son siècle. Les attaques ridiculisent plus la suffisance des médecins que la médecine ; leur attachement maladif aux principes des Anciens.

Molière dispose d’une solide culture médicale. Il a pu observer les moeurs et les usages médicaux du temps durant des années, et enfin, consulter un livre souvent édité au XVIIe siècle à l’usage des étudiants en médecine, Les Oeuvres de La Framboisière (OEuvres complètes de Molière, Bib. de Pléiade, t. II, p. 1076). De sorte que son approche comique de la médecine est fondée sur une information riche et dominée.

Le Malade imaginaire par Daumier

LES THEORIES MEDICALES au XVII° :

C’est la fameuse théorie des quatre humeurs cardinales héritées d’Hippocrate reprises et augmentées par les conceptions de Galien. Ce sont les déséquilibres humoraux qui provoquent la maladie : excès ou défaut de l’une ou l’autre humeur. L’homme est un microcosme calqué sur le macrocosme ou monde sublunaire.

Les 4 humeurs

Il a en lui:

4 matières :

- terre, eau, feu et air, avec leurs 4 qualités premières : sec, froid, chaud et humide.

4 organes principaux :

le foie, le cerveau, la rate et le coeur

4 humeurs :

  • Sang
  • Flegme (ou pituite)
  • Bile
  • Bile noire ou atrabile ou mélancolie

L’harmonie parfaite de ces divers éléments constitue la bonne santé.

La prédominance de l’une ou l’autre de ces humeurs détermine le tempérament qui peut être :

  • Sanguin
  • Flegmatique
  • Bilieux (colérique)
  • Atrabilaire ou mélancolique

Médecin observant les urines

Le diagnostic du médecin se fonde sur 4 observations :

  • le pouls,
  • les urines,
  • les selles
  • le sang.

Une conception abstraite de la pathologie alliée à une observation peu scientifique aboutissent à des sanctions thérapeutiques toujours identiques : « Clysterium donare, postea seignare, ensuita purgare ». (Purger et saigner)

Pour voir l’état des humeurs : humer, voire goûter les excréments et l’urine. Qqfois, si le médecin était loin, on envoyait tout ça par la poste !

Louis XIV a souffert d’une fistule anale.

Voici les instruments avec lesquels on l’a opéré…

Les clystères reposent sur le principe de l’introduction de substances dans les intestins . Leur administration, par voie anale, permet l’évacuation des matières fécales et engendre, selon la substance ainsi introduite, des effets locaux ou généraux. Les substances utilisées possèdent parfois des propriétés qui leur sont propres : ainsi, on peut utiliser des purgatifs, émétiques, toniques, excitants, diffusibles, émollients, vermifuges…

Louis XIV se faisait administrer le clystère (sorte de lavement) jusqu’à 8 fois de suite (seul moyen pour le soulager des énormes quantités de nourriture qu’il avalait sans mâcher ! !)

Clystere
La saignée

La saignée : Les médecins pensent que le corps humain contient douze litres de sang et que plus on retire de “ mauvais ” sang plus il en revient de meilleur.

La saignée était déjà largement répandue à l’époque d’Hippocrate. Elle bénéficie d’un regain d’intérêt au XVIIème siècle et devient la panacée de la médecine « moderne ». On saigne alors à tort et à travers, pour un oui ou pour un non, et même parfois de façon « préventive ». Sitôt qu’un adulte est « tourmenté par le sang qui porte fortement à la tête », ou qu’un autre se prépare à voyager, « les médecins les assaillent à coup de lancettes », et les « affublent d’un essaim de sangsues ».En fait, l’usage de la saignée est inspiré par le suprême espoir d’enrayer les terribles effets des maladies. Au XVIIIème siècle, la maladie relève de la pathologie humorale ou « déséquilibre des humeurs ». Hormis la purgation, la saignée est seule capable de soulager le malade, d’apaiser ce conflit humoral.

La médication du XVIIème siècle se réduit à la saignée, aux purgations , aux clystères et aux remèdes : « Les rhumes sont ici plus dangereux qu’en Allemagne. Ils sont généralement accompagnés de fièvre, et comme Messieurs les médecins aiment pratiquer les saignées, ils envoient ainsi plus d’un patient dans l’éternité. »

La thérapeutique propose des traitements par les substances végétales prônées par les galénistes, ou par les minéraux prescrits par les chimistes.

A ces remèdes, il faut ajouter les drogues exotiques, la polypharmacie (thériaque et mithridate), les remèdes secrets et tous les produits du charlatanisme.

Médecin au clystère

DES “ REMEDES ” A LA MODE

Le cacao

C’est au milieu du 17ème que se répand la mode du café, du chocolat et du thé .

Le cacao est introduit à la Cour de France par les mariages royaux d’Anne d’Autriche, infante d’Espagne avec Louis XIII et celui de Marie-Thérèse d’Autriche avec Louis XIV.

Produit de luxe réservé aux privilégiés, le chocolat est un plaisir des sens qui possède des vertus thérapeutiques. Si la Faculté reconnaît que le cacaoyer est un arbre exceptionnel, elle doute de ses vertus thérapeutiques. Pourtant, Nicolas de Blégny recommande le cacao contre les affections des voies respiratoires, la diarrhée et l’insomnie. Il est soutenu par l’apothicaire, Nicolas Lémery, qui écrit dans son “ Traité des drogues simples ” : “ …que le cacao fortifie l’estomac et la poitrine, provoque l’urine, calme la toux… ” , le beurre de cacao est “ …une huile fortifiante et résolutive ; on en applique sur la région de l’estomac quand il est trop débile… ” et que le chocolat “ …en quelque manière qu’il soit pris, est un bon restaurateur propre pour rappeler les forces abattues et pour exciter la vigueur… ” .

Le café est une panacée:

“ …il calme les fièvres, amaigrit les gens qui sont gras et fait engraisser ceux qui sont maigres…” . La faculté de médecine n’est pas de cet avis et hésite entre les effets salutaires et les dangers du café. La Marquise de Sévigné considère un temps que le café est dangereux et essaie de dissuader sa fille d’en consommer. De disgrâce en retours en grâce, le café connaît un triomphe à la Cour sous forme de lait cafeté du docteur Alliot, et la Marquise est soudain prise d’engouement “…faire bien écrémer de ce bon lait, et de le mêler avec du sucre et de bon café ; ma chère enfant, c’est une très jolie chose, et dont je recevrai une grande consolation ce carême. Dubois l’approuve pour la poitrine, le rhume …”

Caféier
Quinquina
La Fontaine, Poème du Quinquina

Le quinquina :

C’est aussi la mode du quinquina , que toute la cour boit, avant le repas pour imiter le roi. C’est Louis XIV qui a inventé l’apéro ! ! !

“ Poudre des Jésuites ”, “ Poudre de la Comtesse ”, “ Remède anglais ” le quinquina arrive en France par l’intermédiaire de l’Anglais, Robert Talbot, quelque peu “ charlatan ”. Poudre miraculeuse qui séduit toute la cour.

A la suite du roi, toute la cour en prend en apéritif et La Fontaine écrit même un “ Poème du Quinquina ”, 1682.

“ …Tout mal à son remède au sein de la nature.

Nous n’avons qu’à chercher : de là nous sont venus

L’antimoine et le mercure,

Trésors autrefois inconnus.

Le Quin règne aujourd’hui : nos habiles s’en servent

C’est une fameuse écorce, que l’on trouve sur un arbre… ”

Louis XIV achète le remède et divulgue sa composition : écorce de quinquina infusée dans du vin rouge ou rosé, à différentes concentrations, avec quelques gouttes de citron, de persil et de plantain. Il fait imprimer, le 17 février 1683, une circulaire de quatre pages, “ L’usage du Quinquina ou remède contre toute sorte de fièvre, imprimé par ordre du Roy ”, pour en recommander l’usage et en faire connaître la composition.

Très vite c’est la mode du quinquina qui rend les médecins méprisables avec leurs saignées.

Les vraies vertus d’un grand médicament resteront en sommeil pendant deux siècles et attendront 1820 , que deux pharmaciens Joseph Pelletier et Bienaimé Caventou isolent, à partir du quinquina jaune, la quinine qui sauvera des millions de vies humaines atteintes de paludisme.

Les autres plantes

Louis XIV crée le jardin des Plantes pour permettre l’étude de plantes médicinales. Chez les apothicaires, on trouve de tout :

  • Gui, verveine, sauge : vieux remèdes gaulois
  • Rhubarbe, anis, camphre : venus d’Orient
  • Rhubarbe, casse, séné : trois purgatifs plus ou moins violents sont la base de toute bonne médecine.
  • Et pour les lavements, on a aussi les roses rouges de Provins.
Jardin royal des plantes médicinales

Les minéraux :

Dans les préparations, on utilise des pierres précieuses :

  • Lapis-lazuli, améthyste, agate, saphir…
  • Corail, perles et métaux (or, nitrate d’argent, mercure)
  • En onguent contre la syphilis : arsenic et antimoine
Rubis brut
Antimoine

La guerre de l’antimoine :

L’antimoine est un métal qui a la propriété de s’allier très facilement aux autres métaux en particulier l’arsenic. C’est le khol oriental. Depuis longtemps on lui attribue des vertus chimiques voire alchimiques.

Les animaux :

On utilise les cantharides , cloportes, vermisseaux, lézards, fourmis, vipères, scorpions, grenouilles, écrevisses, sangsues… et on mange des hirondelles pour améliorer la vue.

Contre la phtisie : le poumon de renard, le sexe de bouc, les boyaux de loup, les testicules de castor, le pied postérieur gauche de l’élan (celui avec lequel il se gratte l’oreille) et qui serait très efficace contre l’épilepsie.

Remèdes “ humains ”

On prête des vertus

  • au crâne humain (le plus souvent de pendu)
  • à la graisse humaine (parfois vendue en gros par les bourrreaux)
  • à l’urine et à la fiente humaine
  • à la mumie, sorte de jus de cadavre réputé anticoagulant.

Bien sûr, plus un remède est cher, plus il est efficace…

Masque de médecin contre la peste

Parmi tous ces remèdes secrets, l’orviétan est le plus ancien et le plus célèbre. Inventé à la fin du XVIe siècle par Lupi, D’Orvieto en Toscane, il est importé à Paris au début du XVIIe siècle par un charlatan nommé Hieronymo Ferranti ou Fioranti, qui dressait ses tréteaux dans la cour du Palais.

Molière les connaît forcément ces opérateurs, bateleurs et pseudo empiriques et le célèbre Tabarin lui servira de modèle pour le personnage de Scapin.

Le marchand d'orviétan

Un extrait du Malade imaginaire