Un peu d’Histoire…
Classique signifie d’abord « qui fait référence à l’Antiquité »
Le terme latin classicus signifie : « qui appartient à la classe supérieure des citoyens ». Par extension, l’adjectif va signifier « qui caractérise les meilleurs auteurs », puis, « les meilleurs auteurs que l’on enseigne dans les classes ».
Le terme de « classicisme » n’apparaît qu’au XIX° siècle et caractérise donc des auteurs et des œuvres qui ne se désignaient pas ainsi eux-mêmes…
C’est plutôt les antiromantiques qui ont créé cette appellation. En effet, le tout jeune romantisme se pensait moderne parce qu’il refusait les règles et l’imitation des anciens et prônait la liberté ainsi que l’écrit Stendhal dans Racine et Sheakespeare en 18.. « le romanticisme est l’art de présenter aux peuples des œuvres littéraires qui, dans l’état actuel de leurs habitudes et de leurs croyances, sont susceptibles de leur donner le plus de plaisir possible. Le classicisme, au contraire, leur présente la littérature qui donnait le plus grand plai- sir à leurs arrière-grands-pères ».
S’il est difficile de définir avec précision la période classique dans le temps, on peut globalement dire qu’elle coïncide avec la monarchie absolue de Louis XIV (1640-1715), période de puissance politique et culturel de la France.
De ce fait le classicisme s’oppose au baroque, qui le précède et qui correspond à une période de troubles (Guerre de religion, Fronde, instabilité…) et aussi aux Lumières (Période prérévolutionnaire) et au romantisme.
Sartre dans Qu’est-ce que la littérature ?, écrit : « il y a classicisme […] lorsqu’une société a pris une forme relativement stable et qu’elle s’est pénétrée du mythe de sa pérennité, c’est-à-dire lorsqu’elle confond le présent avec l’éternel, […] lorsque la puissance de l’idéologie religieuse et politique est si forte et les interdits si rigoureux, qu’il ne s’agit en aucun cas de découvrir des terres nouvelles à la pensée, mais seulement de mettre en forme les lieux communs adoptés par l’élite ».
A. En littérature
Idéal esthétique et humain représenté par les écrivains de la seconde moitié du XVIIe:
Traditionnellement on considère qu’au XVII le théâtre connaît son « apogée ».
Parmi les règles d’or du classicisme, qui a produit nombre de chef-d’œuvre en un temps assez court, l’art se doit d’être utile et agréable ; pour Racine, ou La Fontaine, il faut instruire et plaire, (idée héritée de Platon, Horace…).
Ainsi La Fontaine, dans la préface des Contes (deuxième partie, 1666), écrit :
« Le secret de plaire ne consiste pas toujours en l’ajustement ; ni même en la régularité : il faut du piquant et de l’agréable, si l’on veut toucher. Combien voyons-nous de ces beautés régulières qui ne touchent point, et dont personne n’est amoureux ? »
La catharsis, qui doit « purger » les passions du spectateur de théâtre est un élément clé de cette volonté d’instruire. L’œuvre d’art est utile, puisqu’elle vise à corriger les vices et les défauts des hommes.
L’autre règle essentielle est l’imitation des Anciens.
Un art au service du pouvoir :
L’art et la littérature, au service du pouvoir politique, devaient en dépeindre la puissance et porter les valeurs françaises à l’étranger. Le château de Versailles, par exemple, fut copié en Prusse, en Russie et en Autriche.
Parmi les grands noms de l’époque : Jules Hardouin-Mansart, Le Nôtre, Le Brun, Girardon…
L’esprit classique
L’écrivain classique se doit de respecter certains grands principes :
- Se conformer à la raison, c’est-à-dire s’en tenir à des vérités qui puissent être admises par la plupart de ses contemporains :
- Insister sur la vraisemblance des caractères dépeints ;
- Imitation des Anciens, sans renoncer à faire oeuvre personnelle
- Désir de plaire et d’instruire (dépassement de l’individu pour atteindre un Homme éternel, , un Beau idéal, une vérité universelle)
- Séparation des genres;
- Respect des règles:
- Équilibre, mesure, ordre; simplicité, naturel dans le style
Quelques grands auteurs « classiques »
- La Fontaine (1621-1695)
- Racine (1639-1699)
B. LE CLASSICISME DANS LES AUTRES ARTS
Le Classicisme vu par les Bons profs…