Atelier d’écriture

Atelier d’écriture - Anne-marie Ortiz & 2°STD2A 2014

Le raisin sur sa grappe

N’est jamais seul en automne,

Collé à ses amis.

***

Un non frêle cailloux,

Balancé en ricoché

Sur le lac bleu ciel.

***

Un morceau de coton,

Dans le ciel disparaît au loin,

Un nuage de chagrin.

***

En hiver,

Comme un vent glacial,

La solitude.

***


INSTANTS…

Il était près de minuit. Elle poussa la porte et vint s’allonger près de moi. Un grand bonheur m’envahit. Dans la chambre pourtant plongée dans l’obscurité, une lueur venait éclairer un des murs blancs

“Elle est morte. Elle est morte et il n’arrive plus à vivre alors je m’inquiète. Elle est morte mais moi je vais bien. Elle me manque.”

“Ce matin là, il pleuvait, je me souviens encore… les gouttelettes éclataient sur ma peau comme des milliers de petites personnes ne regardant pas ou elles vont. Marius était la lui aussi, debout au milieu de la route et là, il a hurlé. Je t’aime ! Je te le dis comme ça tu le sais ! Puis il ajouta “si jamais je crève” et là il s’assit près de moi sur le bord de la route. Il paraissait heureux malgré la peur qui lui tordait le ventre.”

“Je replace mon oreiller, l’ordinateur affiche 2h12. Mon coeur bat vite, j’ai peur de ce que je m’apprête à découvrir. Je me sens comme une intruse mais continue à lire. Je le savais, ma mère est malheureuse et moi je suis perdue.”

Je ne sais plus quel jour c’était, un mercredi peut-être. Quoi qu’il en soit je me souviens que j’avais très peur, terrorisée même. Après tout j’avais 11 ans, j’entrais au collège et je ne connaissais personne. J’avais l’impression que tout le petit monde que je m’étais créé auparavant allait disparaître. Je pensais que mes futurs camarades allaient tous déjà se connaître. J’étais devant les portes du collège, la peur au ventre. J’entre, je cherche ma classe, un professeur vient nous chercher, on s’installe en salle de cours, un moment très rapide en réalité. A côté de qui me suis-je assise ? Je n’ai même pas regardé, je me suis comporté tel un zombi, je me tourne pour regarder, c’est un fille, on dirait une gothique, un peu psychopathe à cause de son regard meurtrier.

Je suis dans ce petit champ depuis déjà dix minutes. Je suis courbée vers le sol, je marche lentement pour prendre le temps de tout bien regarder. Je cherche un trèfle à quatre feuilles, je le veux, je ne partirai pas sans lui. Je cherche à droite à gauche je retourne sur mes pas pour être sure de ne pas le rater. Mais rien, toujours rien. Je n’ai pas envi d’abandonner maintenant, mais je dois partir.

LA NAISSANCE…

J’étais née. Apres neuf mois dans son ventre j’étais enfin sortie. Je respirais pour la première fois sans l’aide de ma mère Un docteur m’avait coupé le cordon et je poussais mes premiers cris. On m’enveloppa dans un drap et me rendit aux bras de ma mère Petit à petit j’ouvrais les yeux pour découvrir ce nouveau monde qui m’entourait.

3 c’est mon nombre, je suis la 3ème, la petite dernière comme on dit; 3 semaines c’est l’âge où j’ai déménagé en Provence, 3×10=30 l’âge où ma mère m’a eu et 3 h de l’après midi c’est l’heure ou je suis finalement née. Ma mère dit souvent que ma naissance est la moins dure qu’elle eut. Après tout, à 30 ans c’était déjà sa 3 eme et je suis tellement vite sortie que lorsque ma grand est arrivée dans la salle d’accouchement, j’étais déjà a moitié dehors. . D’après les médecins ma naissance rapide est due a l ‘exercice physique de ma mère durant sa grossesse : avec deux enfant de 7 et 8 ans, deux déménagements et des études reprises pour devenir enseignante cela n’a pas du être de tout repos. Mais comme à son habitude ma mère loin d’être découragée a pris les choses comme elle venait et à fait avec.

Je suis née peu après à la nouvelle année. Un nouveau départ pour ma mère qui m’attendait trois semaines plus tard, et tout juste un départ pour moi. La même année, l’équipe de foot de France a gagné le championnat du monde, sans aucun doute le signe de ma future réussite.

Il fait beau. Il fait nuit. C’est une soirée d’été, la chaleur pesante est à peine partie pour laisser place à un air ni trop lourd, ni trop froid. Cinq jours après le quatrième anniversaire de ma sœur, je suis la cerise qui se pose délicatement sur le gâteau. Je suis la troisième et dernière pièce du puzzle que ma mère essayait de placer. Ce soir là, je suis née.

Un silence, un silence après un cri. Mon cri, mon premier cri, on me tendit à toi, tu pleurais de joie, après tant d’heures de souffrance Nous nous regardions, tu étais fière de ton travail, papa n’ était pas là, il était dans le couloir, mais il savait que j’ étais là.

C’était le 4 décembre 1998, un jour ou la neige blanche recouvrait tout.
Déjà, le fait que tu m’aies donné la vie est un acte héroïque en soi. Il était 19h, et je vis enfin le jour, mais il faisait si froid dehors que je me suis mise à pleurer.
A ce moment là, deux mains géantes m’attrapent violemment. Sur le coup je ne comprends pas vraiment, mais j’entends une voie qui m’est familière dire : “Mais vous allez me la casser !”… Mon père qui n’avait pas encore l’habitude avec les bébés.

Le jour ou tout est maussade et triste, ce jour où l’on fête les morts, ce jour où il fait froid, où les corbeaux volent … la grisaille est au rendez-vous, le 1er novembre 1998 lia la naissance à la mort. J’avais choisi cette date, ma mère innocente mit au monde deux petites filles. Je suis sortie la deuxième. Ma sœur jumelle avait dégagé la piste avant moi. Après ma sortie, un drap blanc et chaud recouvrait ma peau blanche, je représentais l‘innocence et la sensibilité.

Je la regarde dans les yeux, elle me regarde, la tension est forte, je vois ses pupilles transir d’impatiences les poings serrés elle me regarde, toujours, je la regarde, encore. Mes poings sont identiques au siens. Elle ne retourne pas le regard. J’attends qu’elle prononce les mots, ceux que j’attends impatiemment ? Elle les attend aussi ses mots, elle va les prononcer, elle ne sait pas quand, elle hésite, se mord la langue, elle cligne des yeux et entrouvre la bouche, ça y est c’est le moment je penche ma tête, m’approche d’elle. Sa langue se colle à son palet elle prononce un son, je le connais ça s’accentue, elle me regarde, je délie les poings elle baisse les yeux et achève de prononcer ” chifoumi “

SI…

Si vous étiez comme les autres, je vous aurais dit que je vous détestais
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais vite oublié quand je n avais plus besoin de vous
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais offert pour votre anniversaire un marque page, un poème, un collier de nouilles et encore un marque page.
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais demandé plus d’habits, d’argent, de liberté et encore plus d’habits.
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais supplié d’aller en Australie, en Amérique, aux Caraïbes et encore en Australie.
Si vous étiez comme les autres, on aurait fait des balades au bord du lac, au bord de la mer et à la campagne.
Si vous étiez comme les autres, on serait allé à l’église tous les dimanches.
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais offert des fleurs pour décorer la maison.
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais demandé de faire de l’équitation.
Si vous étiez comme les autres, on aurait fait une partie de Monopoly les dimanches pluvieux.
Si vous étiez comme les autres, j’aurais eu des problèmes à l’école.
Si vous étiez comme les autres, j’aurais peut etre eu deux grands frères et une petite soeur.
Mais si vous aviez été comme les autres, vous auriez ete comme tout le monde.
Peut être que vous n auriez pas de travail.
Vous seriez devenus chômeurs.
Vous auriez bricolé le compteur pour payer moins cher.
Vous auriez été alcoolique.
Vous auriez aimé aller au bar tous les soirs pour boire.
Vous vous seriez trompé avec des inconnus.
Vous auriez divorcé.
Et peut être que vous auriez décidé de ne pas avoir d’enfants.
On l’a échappé belle.

Si vous étiez comme les autres, je vous aurais vu plus souvent.
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais appelé régulièrement.
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais emmené balader.
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais vu en secret.
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais dit ce que je pensais.
Si vous étiez comme les autres, on aurait fait ensemble le tour du monde.
Si vous étiez comme les autres, on serait allé à la plage tous les étés.
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais dit que je vous aimais.
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais aidé dans les moments difficiles.
Si vous étiez comme les autres, je ne vous aurais pas pardonné.
Si vous étiez comme les autres, on aurait fait des centaines de choses ensemble.
Si vous étiez comme les autres, j’aurai eu une personne sur laquelle m’appuyer.
Si vous étiez comme les autres, je ne serai pas la même aujourd’hui.
Mais si vous aviez été comme les autres, vous auriez été comme tout le monde.
Peut-être vous auriez été plus présents.

Si vous étiez comme les autres, je vous aurais énormément aimé dans un premier temps
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais fait une crise d’adolescence
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais menti sur ma vie
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais aimé sans vous le dire
Si vous étiez comme les autres, on aurait fait des jeux de société tous les week-ends
Si vous étiez comme les autres, on serait restés à la maison, au lieu de partir en vacances
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais détesté à certains moments de ma vie
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais peut-être pas fait confiance
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais fait la “gueule” pendant certaines periodes
Si vous étiez comme les autres, on aurait fait des dépenses dans les fringues chères plutôt que dans les loisirs
Si vous étiez comme les autres, j’aurais eu des parents comme les autres
Si vous étiez comme les autres, j’aurais eu plus peur de l’avenir
Mais si vous aviez été comme les autres, vous auriez été comme tout le monde,
peut-être que vous n’auriez pas eu le même impact sur la personne que je suis.
Vous seriez devenus méchants
Vous auriez peut-être divorcés
Vous auriez aimé d’autres personnes
Vous vous seriez remariés avec des cons
Vous auriez re-divorcés
Peut-être que vous auriez et d’autres enfants que j’aurais détesté
On l’a échappé belle

“Si vous étiez comme les autres, je vous aurais laissées passer sans me retourner.
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais oubliées de temps à autres.
Si vous étiez comme les autres je vous aurais prises pour des personnes banales et sans grand intérêt.
Si vous étiez comme les autres, je ne vous aurais parlé que de la pluie et du beau temps, ce genre de choses impersonnelles….
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais sûrement rencontrées en soirée et oubliées le lendemain matin.
Si vous étiez comme les autres, on aurait fait un simple sourire de politesse dès que nous nous serions croisées au détour d’un carrefour, histoire de se saluer.
Si vous étiez comme les autres, on serait trois personnes très différentes les unes des autres.
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais considérées comme de simples connaissance ou de vagues amies.
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais envoyé un court SMS le jour de votre anniversaire.
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais regardées comme je regarde les passants inconnus dans la rue.
Si vous étiez comme les autres, on aurait fait bien moins d’effort pour garder notre lien.
Si vous étiez comme les autres, j’aurais eu plus d’angoisses.
Si vous étiez comme les autres, j’aurais eu moins d’espoir.
Mais si vous aviez été comme les autres, vous auriez été comme tout le monde.
Peut-être que vous n’auriez rien foutu en classe.
Vous seriez devenues aigries avec le temps.
Vous auriez oublié l’intérêt de se poser sans cesse des questions.
Vous auriez aimé avoir une foule d’amis un peu lointains mais qui vous donne l’impression d’être importante près de vous.
Vous vous seriez oubliées mutuellement.
Vous vous seriez cachées derrière le masque d’une personne lisse.
Et peut-être que vous n’auriez jamais été vous-même.”

Si vous étiez comme les autres, je ne vous aurais point aimé différemment
Si vous étiez comme les autres, je vous aurais négligés, je ne vous aurais pas porté toute cette attention, ce sentiment si fort.
Si vous étiez comme les autres je ne vous aurais pas regardés avec tant de tendresse et d’amour
Si vous étiez comme les autres, je ne vous aurais pas dit tous ces mots qui ne sont que de tendresse et d’amour
Si vous étiez comme les autres je vous aurai oubliés comme l’on peut oublier quelque chose sur un banc, dans la rue.
Si vous étiez comme les autres on aurait fait ce que tout le monde fait, sans originalité, sans personnalité et sans amour
Si vous étiez comme les autres on serait allé dans la même direction que tout le monde, sans réfléchir, sans douter, sans se poser de questions et…sans amour
Si vous étiez comme les autres je ne vous aurais pas choisis
Si vous étiez comme les autres je vous aurais rendus malheureux
Si vous étiez comme les autres je vous aurais laissés à une autre fille
Si vous étiez comme les autres on aurait fait les hypocrites, les infidèles, les naïfs
Si vous étiez comme les autres j’aurais eu des moments de doute
Si vous étiez comme les autres j’aurais été triste, déçu et je ne vous aurais pas aimés

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