4 avril 2020

Pétition internationale pour un cessez-le-feu planétaire pendant la pandémie de Coronavirus.
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Si un proche, un ami est emporté demain par le coronavirus, sa mort me bouleversera plus que toutes les autres morts du monde.
Pourtant, chaque jour, des milliers d’hommes de femmes d’enfants de tous âges, de toutes nationalités meurent prématurément, de la faim, de la guerre … de la bêtise humaine érigée en système.
Bien sûr, il faut lutter contre ce virus, l’éradiquer. Mais après ? Serons-nous capables de penser le monde autrement ?
Qui a connu ou connaît la faim parmi nous ? Nous ne pouvons pas même imaginer ce que signifie littéralement mourir de faim. Pourtant, depuis le début de l’épidémie de Coronavirus qui a fait 56 000 décès dans le monde, 3 millions de personnes sont mortes de faim, en 4 mois.
Depuis neuf ans, 115 personnes en moyenne meurent chaque jour en Syrie et beaucoup vivent dans des conditions inimaginables. Et ce n’est qu’une toute petite partie de la liste des fléaux que nous nous infligeons à nous-mêmes..
Il faut espérer que cette menace pandémique et ce confinement nous fasse prendre conscience de ce à quoi ressemble notre monde, de ce que l’homme en fait chaque jour, poussé par son besoin de domination, de puissance…
Peut-être bien que le virus le plus dangereux pour l’homme, c’est l’homme. Quel vaccin contre la haine, l’indifférence, l’intolérance, le goût du pouvoir et de l’argent ?
Quel vaccin contre l’illusion de notre toute-puissance, contre notre mépris de l’Autre ?
Quel vaccin contre la bêtise humaine ?
Le monde, aujourd’hui comme hier est un paradis pour certains et un enfer pour d’autres. On peut s’y faire, vivre avec, très bien même. Moi aussi. Mais en ces temps troublés, où nos petites habitudes de privilégiés sont bousculés, nous avons un peu plus de temps pour nous voir tels que nous sommes.
Que renvoie l’image ?
La petitesse me semble-t-il . Nous ne pensons pas monde, nous pensons nombril. Nous ne pensons pas humanité nous pensons moi. Nous ne nous soucions pas du monde mais de notre monde comme s’il pouvait y en avoir plusieurs, indépendants les uns des autres. Et nous voilà bien marri de constater que c’est un peu différent… Que nos erreurs individuelles provoquent des catastrophes en cascades.
Je ne crois pas aux grandes révolutions, elles finissent toujours mal, elles finissent toujours par un retour à « l’ordre » , c’est-à-dire au déséquilibre, à l’inégalité, à la violence des rapports humains…
Mais je crois aux petites révolutions, à celles qui insidieusement viennent mettre le trouble dans l’esprit de chacun, le pousse à se comporter et à penser différemment dans les actes quotidiens. Ça aussi c’est contagieux.
L’homme apprend par imitation. Plus nous serons nombreux à adopter d’autres façons de penser et d’agir, d’autres attitudes face a l’intolérance et la bêtise, à trouver d’autres réponses que celles qu’on nous impose depuis des millénaires, il y a de fortes chances que nous contaminions une bonne partie de l’humanité.
Je crois sincèrement que notre avenir dépend de nous. Peut-être est-il temps de changer de paradigme ?
Reste à savoir dans quel monde nous voulons vivre et quelle vie nous voulons…
Elisabeth Caron
- Corona virus : environ 466 morts par jour depuis quatre mois.
Depuis le début de l’épidémie de Corona, 56 000 décès dans le monde. Ce qui fait environ 466 morts par jour depuis quatre mois.
- La faim dans le monde : 25000 décès par jour.
“La faim et la malnutrition sont les plus grandes menaces posées à la santé publique, faisant plus victimes que le vih/sida, le paludisme et la tuberculose conjugués. Chaque jour, 25 000 personnes, dont plus de 10 000 enfants, meurent de la faim et des causes associées. On estime que 854 millions de personnes sont sous-alimentées dans le monde et que la hausse des prix risque de faire basculer 100 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté et la faim. Les risques sont particulièrement élevés parmi ceux qui dépensent au moins 60 % de leurs revenus pour se nourrir : les pauvres et les populations déplacées dans les villes, les populations rurales sans terres, les éleveurs de troupeaux et la majorité des petits exploitants agricoles”.(source : Nations unies)
- Conflit en Syrie : 115 morts par jour depuis 9 ans.
L’Express Déclenché par la répression de manifestations prodémocratie pacifiques, le conflit s’est ensuite complexifié avec l’implication de groupes djihadistes et de puissances étrangères. Le régime de Bachar al-Assad a néanmoins réussi à reconquérir ces dernières années environ deux-tiers du territoire grâce à l’appui militaire de l’allié russe. Le dernier bilan établi en mars 2019 par l’OSDH faisait état de plus de 370 000 morts dans le conflit.
Parmi elles, plus de 115 000 civils, dont 22 000 enfants et 13 612 femmes. (source L’Express, 4/01/2020)