Le XVIII°, le siècle des Lumières : Lutte conte l’obscurantisme et l’intolérance.
Lumières : Courant de pensée européen au XVIIIe siècle pour lequel le progrès est lié à la raison, la liberté, la tolérance.
Tolérance : fait d’accepter des idées politiques ou religieuses différentes des siennes.
Une société finissante
La pensée des Lumières
Elle s’est constituée au XVIIIe siècle dans plusieurs pays d’Europe, mais elle éclaire et explique encore nos comportements, parce qu’elle est au fondement de notre identité moderne. Laïcité, mœurs, éthique, rapport aux autres, criminalité, dérives de la science… tant de débats soutiennent aujourd’hui son actualité. Qu’on les accuse d’être à la source de nos maux passés et présents – colonialisme, génocide, règne de l’égoïsme ; ou bien, au contraire, qu’on les appelle à combattre nos tares actuelles et futures, les Lumières restent présentes parmi nous.
L’esprit des Lumières
Le ressort fondamental des Lumières, c’est l’exigence d’autonomie des sujets, des hommes, ainsi débarrassés des tutelles extérieures. Par là s’affirment la liberté de l’individu et la souveraineté du peuple. Cette émancipation des contraintes anciennes est accompagnée par l’instauration de nouveaux principes régulateurs : la meilleure justification de nos actions est qu’elles servent le bien-être humain ; tous les hommes, appartenant à la même espèce, possèdent des droits inaliénables.
(Source BNF)
Des idées nouvelles
L’Europe du XVIIIe siècle est dominée par les monarchies absolues.
En France, ce régime politique s’est renforcé sous Louis XIV.
Les idées nouvelles s’échangent dans les salons et les cafés qui apparaissent dans les grandes villes :
En France, au XVIIIe siècle, des écrivains, guidés par leur raison, critiquent le manque de libertés individuelles telles que la liberté de culte ou d’expression, le fanatisme et l’intolérance de l’Église catholique, les profondes inégalités qui caractérisent la société d’ordres. Enfin, ils remettent en question le pouvoir absolu du roi et l’idée que celui-ci détient son pouvoir de Dieu.
Ces hommes, influencés par des penseurs anglais comme John Locke, sont appelés les philosophes des Lumières. Les plus illustres sont Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Diderot et D’Alembert. S’engageant dans un combat contre les autorités religieuses et politiques, ils s’exposent à la colère de ces dernières : Voltaire est embastillé sur lettre de cachet.
Cependant, les idées des Lumières se diffusent et sont accueillies avec succès en France dans les salons et les cafés. le premier café ouvre à Marseille, le plus célèbre est le café Procope à Paris.
Dans les salons de femmes de la noblesse ou de la bourgeoisie comme Madame Geoffrin se réunissent philosophes et érudits. Les idées y sont débattues, échangées, on y lit des ouvrages.Les nouvelles idées s’exportent dans toute l’Europe grâce aux voyages des philosophes, à leurs divers ouvrages et surtout grâce à l’Encyclopédie.Il ne faut cependant pas oublier que les philosophes sont poursuivis pour leurs idées: ils sont emprisonnés (Diderot à Vincennes, Voltaire à la Bastille) ou doivent s’exiler tandis que leurs livres sont interdits ou parfois brûlés.
Denis Diderot et Encyclopédie
Né à Langres et fils d’un maître coutelier, Denis Diderot suit ses études chez les Jésuites, et devient maître ès Art en 1732. Il mène jusqu’à son mariage, en 1743, une vie de bohême qui lui fait perdre la foi. Pendant cette période, il fait la connaissance de Jean-Jacques Rousseau. Dans ses Pensées Philosophiques (1746), Diderot plaide pour une religion naturelle. Se montrant trop libéral par rapport à la religion et aux “mystères”, il est condamné par l’Eglise. En 1747, il est chargé par le libraire Le Breton de diriger avec d’Alembert les travaux de l’Encyclopédie.
La Lettre sur les aveugles et à l’usage de ceux qui voient (1749) provoque son incarcération au château de Vincennes pendant trois mois. Pour Denis Diderot, le seul critère auquel répond la connaissance est l’expérience. Après sa libération, Diderot se consacre entièrement et pendant plus de vingt ans à la réalisation de l’Encyclopédie, véritable travail d’éditeur, qui lui assure la notoriété. Le premier volume est publié en 1751 et le dernier en 1772.
En parallèle à l’Encyclopédie, Diderot poursuit son oeuvre littéraire tout en menant une vie éclectique et tumultueuse. Ses romans, ses critiques et ses essais philosophiques, dont une grande partie ne sera publiée qu’après sa mort, montrent le souci de définir la véritable nature de l’homme et sa place dans le monde. Diderot propose une morale universelle assise, non pas sur Dieu, mais sur les sentiments naturels de l’homme et sur la raison. (Source: La Toupie.org)
Diderot réalisa un ouvrage considérable pour l’époque, la création de l’Encyclopédie. C’est par le libraire Le Breton que tout commence. Il confie à Denis Diderot une responsabilité énorme en lui demandant de traduire un Dictionnaire des arts et sciences, la Cyclopædia de l’éditeur anglais Chambers. C’est ainsi que naît le projet de l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers.
A l’époque, pas d’accès à Internet et encore moins de dictionnaire pour se documenter. Le défi était donc de taille : donner de l’information accessible à tous. Diderot fait appel à un mathématicien, d’Alembert, pour l’aider dans cette lourde tâche. Imaginez vous qu’il fallut plus de 24 années pour la finir. Prévue en dix volumes, l’Encyclopédie atteindra, à son achèvement, 28 volumes, 17 de discours et 11 de planches.
Dans le Prospectus de lancement de l’Encyclopédie, Diderot parle de ses rédacteurs puisque c’est grâce à leur travail si l’Encyclopédie est née. Ils seront plus de 160, connus et méconnus, à avoir participer son élaboration. On retrouvera Rousseau qui écrivit des articles de musique ; Voltaire avec ses articles de littérature et d’histoire ….
Dès la parution du fameux Prospectus de lancement, les ennuis commencent pour l’Encyclopédie. un arrêt du Conseil du roi interdira et condamnera les deux premiers tomes déjà parus. Puis l’ordre du roi de détruire les sept volumes de l’Encyclopédie.
Les manuscrits conservés par Diderot sont saisis, les autres cachés chez Malesherbes sont sauvés. Diderot refuse de s’exiler et poursuit clandestinement ses travaux. Un grand nombre de ses collaborateurs le laisse tomber. Il faudra attendre très longtemps pour que les dix derniers volumes soient imprimés secrètement. Diderot mettra au point les derniers volumes de planches qui seront publiés de 1767 à 1772.
Source : http://www.denis-diderot.com/homme.html
Objectifs de l’Encyclopedie
Mettre le savoir à la portée de tous.
La multiplication des illustrations participe de cette volonté.
Diderot l’annonçait dans le Prospectus :
« Un coup d’oeil sur l’objet ou sur sa représentation en dit plus long qu’une page de discours. »
L’iconographie se développe d’autant plus qu’après l’interdiction de l’Encyclopédie autorisation est donnée de publier un recueil de planches. L’image devient alors prioritaire, elle n’est plus illustration au service d’un texte, c’est au contraire le texte qui explique l’image.
À travers leur oeuvre, les encyclopédistes ont fait passer leur idéal philosophique :
• diffuser auprès du plus grand nombre un savoir libre de tout préjugé, de toute superstition,
• mesurer les connaissances à l’aune de la raison,
• enfin, fournir un matériel pour, comme Diderot le proclame dans l’article « Encyclopédie », « changer la façon commune de penser ».