L.A 4 Duras, L’Amant

Situation du passage

Problématiques possibles

Texte

L.A 4 M. DURAS, L’AMANT, LE DEPART

Elle aussi c’était lorsque le bateau avait lancé son premier adieu, quand on avait relevé la 15

passerelle et que les remorqueurs avaient commencé à le tirer, à l’éloigner de la terre, qu’elle 3 avait pleuré. Elle l’avait fait sans montrer ses larmes, parce qu’il était chinois et qu’on ne devait pas pleurer ce genre d’amants. Sans montrer à sa mère et à son petit frère qu’elle avait de la peine, sans montrer rien comme c’était l’habitude entre eux. Sa grande automobile était là, 6 longue et noire, avec, à l’avant, le chauffeur en blanc. Elle était un peu à l’écart du parc à voitures des Messageries 20 Maritimes, isolée. Elle l’avait reconnue à ces signes-là. C’était lui à l’arrière, cette forme à peine visible, qui ne faisait aucun mouvement, terrassée. Elle était 9 accoudée au bastingage comme la première fois sur le bac. Elle savait qu’il la regardait. Elle le regardait elle aussi, elle ne le voyait plus mais elle regardait encore vers la forme de

l’automobile noire. Et puis à la fin elle ne l’avait plus vue. Le port s’était effacé.

Correction de la L.A 4

Prolongements