Edward Munch (1863-1944)
Peintre norvégien, Edvard Munch peut être considéré comme le pionnier de l’expressionnisme dans la peinture moderne. Il est très tôt réputé pour son appartenance à une nouvelle époque artistique en Allemagne et en Europe centrale, et son œuvre et son importance sont aujourd’hui reconnues dans le monde. Les œuvres de Munch les plus célèbres sont celles des années 1890, notamment Le Cri. Sa production ultérieure attire toutefois de plus en plus l’attention et semble inspirer tout spécialement les artistes actuels.
Question du sens à donner à la vie humaine si Dieu est mort…
Concerne particulièrement Caligula par rapport au monde absurde
Les éléments qui constituent le tableau : 1er plan, arrière plan, côté droit, côté gauche.
- Au centre, Munch habillé en moine jouant sur la sonorité de son nom (Le mot allemand Mönch signifie moine en français).Il regarde devant lui, comme tourné vers ses interrogations
- A l’arrière plan, une croix vide et un arbre mort.
- A sa gauche, un fleuve qui emporte des hommes. Ils se noient. Leurs bras semblent lancer des appels que personne ne remarque.
- A sa droite, des hommes et des femmes (Homme la tête dans la poitrine d’une femme) ; personnages amoncelés et nus qui suggèrent la luxure.
Munch met donc en scène son questionnement entre deux attitudes possibles :
- a) Se jeter dans le fleuve car si Dieu est mort, il n’y a plus d’espérance
- b) Où succomber au péché puisque, si dieu est mort, il n’y a plus ni bien, ni mal.
La toile donne d’ailleurs une impression de silence. Il semble n’y avoir aucun son. Ni les cris des noyés, ni les éclats des jouisseurs. Et encore moins la voie de Dieu. Les tonalités bleues et le blanc renforcent la sensation de froid, de vide.
On peut également mettre cette toile en lien avec des œuvres contemporaines comme le « Pardonnez-moi Seigneur parce que j’ai péché » de Damien Hirst, 2006 qui est un triptyque (rappel des œuvres religieuses) constitué par des mouches collées à la résine sur la toile.
Ce que veut dire Hirst, c’est que le péché n’a plus de sens puisque il n’y a pas de dieu donc pas de châtiment.
La seule certitude ce sont les trois étapes de la vie humaine : je nais, je vis, je meurs et ce qui m’attend, c’est la déchéance des corps. Il n’y a plus de morale
Ce tableau aurait plu à Caligula !(cf.voir Camus, pour qui mêmes l’absurde laisse la possibilité d’une valeur morale).
Traces des dieux enfuis, Centre Pompidou