Entrainement COMMENTAIRE E.A.F (Roman)

Commentaire littéraire du texte de Flaubert extrait de Madame Bovary

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  • Rappel méthodologique du commentaire
  • Tableau d’aide au commentaire
  • Correction du commentaire
  • Fiche d’auto évaluation sur le commentaire

Votre commentaire doit être construit comme suit :

Dans l’idéal :

  • 10% de lignes pour l’intro
  • 80% de lignes pour le développement (en 2 ou 3 parties à peu près égales)
  • 10% pour la conclusion

Introduction

a)Présenter le texte (auteur, son oeuvre et mouvement littéraire du texte)

b)Donner le titre de l’œuvre (souligné) et du texte entre guillemets. Présenter l’histoire (résumé) en 2 ou 3 lignes

c) situer le texte (à l’aide du paratexte = ce qui est écrit en haut du texte en italique)

d) problématique explicite : sur quoi allez vous réfléchir ?

e) annonce du plan : Au bac en technologique on vous donne les axes. Utilisez-les !

Développement

Présentation sur la page (typographie) :

  • Sauter 2 lignes entre introduction et développement
  • Sauter 1 ligne entre chaque sous-partie
  • Alinéa en début de paragraphe
  • Commencer chaque partie (I et II) en annoncant le thème de la partie
  • Vos arguments (c’est à dire l’idée que vous défendez à propos du texte doit toujours être accompagnée de citations provenant du texte. C’est la preuve que vous avez pour vous justifier!!! Ne vous contentez pas de N° de ligne . JE VEUX des citations du texte qui arrivent avec logique dans vos phrases pour prouver ce que vous dites sur le texte.

  • Entre chaque partie et chaque sous-partie, faites une transition (c’est à-dire une phrase qui reprend très brièvement l’essentiel de ce que vous venez de dire et qui annonce ce que vous allez dire)

Ne séparez jamais le fond (les idées) de la forme (le style, la manière dont les idées sont dites : figures de style, négation, champ lexical…)

Dans un commentaire, on analyse la forme pour comprendre le sens (ou l’inverse) mais on ne sépare pas l’un de l’autre. C’est à dire qu’il ne sert à rien de relever le champ lexical de la pluie si vous ne pouvez pas dire pourquoi il y en a un et à quoi il sert dans le texte….

Conclusion

  • Récapituler vos 2 (ou 3) grandes parties : une ou deux phrases par partie.
  • Ouverture : Terminez votre devoir avec un autre texte en similitude (un autre texte du corpus par exemple) ou la citation (qui a un rapport avec le devoir !) d’un auteur…/Ou si vous n’avez vraiment rien d’autre, une considération personnelle sur le texte si elle est réfléchie !

SUJET :

Vous ferez le commentaire littéraire du texte ci-dessous en vous aidant des axes suivants :

  1. Force réaliste du passage
  2. Entre tragédie et farce (grotesque)

Le texte

Gustave Flaubert (1821-1880).

Emma, jeune provinciale nourrie de lectures de romans a épousé un médecin de campagne, Charles Bovary. Elle s’ennuie, rêve d’une autre vie, prend des amants et s’endette… Elle finit par s’empoisonner au cyanure.

Cependant elle n’était plus aussi pâle, et son visage avait une expression de sérénité, comme si le sacrement l’eût guérie.

Le prêtre ne manqua point d’en faire l’observation ; il expliqua, même à Bovary que le Seigneur, quelquefois, prolongeait l’existence des personnes lorsqu’il le jugeait convenable pour leur salut ; et Charles se rappela un jour où, ainsi près de mourir, elle avait reçu la communion.
— Il ne fallait peut-être pas se désespérer, pensa-t-il.

En effet, elle regarda tout autour d’elle, lentement, comme quelqu’un qui se réveille d’un songe ; puis, d’une voix distincte, elle demanda son miroir, et elle resta penchée dessus quelque temps, jusqu’au moment où de grosses larmes lui découlèrent des yeux. Alors elle se renversa la tête en poussant un soupir et retomba sur l’oreiller.
Sa poitrine aussitôt se mit à haleter rapidement. La langue tout entière lui sortit hors de la bouche ; ses yeux, en roulant, pâlissaient comme deux globes de lampe qui s’éteignent, à la croire déjà morte, sans l’effrayante accélération de ses côtes, secouées par un souffle furieux, comme si l’âme eût fait des bonds pour se détacher. Félicité s’agenouilla devant le crucifix, et le pharmacien lui-même fléchit un peu les jarrets, tandis que M. Canivet regardait vaguement sur la place. Bournisien s’était remis en prière, la figure inclinée contre le bord de la couche, avec sa longue soutane noire qui traînait derrière lui dans l’appartement. Charles était de l’autre côté, à genoux, les bras étendus vers Emma. Il avait pris ses mains et il les serrait, tressaillant à chaque battement de son cœur, comme au contrecoup d’une ruine qui tombe. À mesure que le râle devenait plus fort, l’ecclésiastique précipitait ses oraisons ; elles se mêlaient aux sanglots étouffés de Bovary, et quelquefois tout semblait disparaître dans le sourd murmure des syllabes latines, qui tintaient comme un glas de cloche.

Tout à coup, on entendit sur le trottoir un bruit de gros sabots, avec le frôlement d’un bâton ; et une voix s’éleva, une voix rauque, qui chantait :

Souvent la chaleur d’un beau jour
Fait rêver fillette à l’amour.


Emma se releva comme un cadavre que l’on galvanise, les cheveux dénoués, la prunelle fixe, béante.
Pour amasser diligemment
Les épis que la faux moissonne,
Ma Nanette va s’inclinant
Vers le sillon qui nous les donne.


— L’Aveugle s’écria-t-elle.

Et Emma se mit à rire, d’un rire atroce, frénétique, désespéré, croyant voir la face hideuse du misérable, qui se dressait dans les ténèbres éternelles comme un épouvantement.

Il souffla bien fort ce jour-là,
Et le jupon court s’envola !


Une convulsion la rabattit sur le matelas. Tous s’approchèrent. Elle n’existait plus.


Flaubert - Madame Bovary - Extrait de la troisième partie, chapitre VIII