Correction : Ouragan de Gaudé

  1. Qui est la narratrice ? Quelles informations nous donne-t-elle sur elle-même ?

La narratrice se nomme Josephine Linc. Steelson. Elle a prés de cent ans. Cette vieille femme noire et fière de sa négritude apparait dés les premières lignes comme un personnage au tempérament bien trempé à quila vie n’a pas fait de cadeau.

Elle nous apprend qu’elle se lève tôt,« à l’heure où les autres dorment encore »  ; qu’elle comprend tout de suite ce qu’il va se passer « j’ai humé l’air et j’ai dit : “Ça sent la chienne.” ;qu’elle est veuve ; qu’elle sait qu’il faut prendre les bons moments quand ils passent« nous servir deux verres de liqueur – tout matin que nous soyons – pour profiter de nos derniers instants » ; que sa vie a été dure  « J’ai avant pensé à mes enfants morts moi » ; elle est croyante même si son Seigneur n’a pas été tendre avec elle « pourquoi le Seigneur ne se lassait pas de me voir traîner ainsi ma carcasse d’un matin à l’autre. » ; sa vie est sans surprise, rythmée par l’habitude « ma journée, semblable à toutes les autres ». Elle a aussi appris à discerner l’important « je n’aime pas parler pour ne rien dire, comme l’avis des autres m’importe peu » ; « en articulant bien pour que tous les gens assis derrière entendent ». Et ce qu’elle sait de ce qui va arriver ne lui fait rien changer à sa vie quotidienne « Ce jour-là, donc, comme tous les autres depuis si longtemps, je suis montée dans le premier bus ».C’est une vieille femme qui ne s’en laisse pas conter « C’était bien avant qu’ils n’en parlent à la télévision, bien avant que les culs blancs ne s’agitent et ne nous disent à nous, vieilles négresses fatiguées, comment nous devions agir. »

 

  1. Qu’est-ce que cette « chienne » dont elle parle ?

Elle ne sera pas nommer autrement que par « sacrée garce » qui « dépasse toutes les autres ». On sent bien que ce sera grave puisque il faudrait « profiter de nos derniers instants avant qu’elle ne soit sur nous »et que « Celle qui arrive est une sacrée chienne qui fera tinter nos os de nègres »C’est le titre du livre qui nous met sur la voie : « Ouragan ». Il s’agit biens sûr de l’ouragan Katrina qui a dévasté la Nouvelle-Orléans en 2005.

 

  1. Comment s’exprime-t-elle ?

Le langage de Josephine Linc. Steelson est comme elle, débarrassé du superflu. La familiarité du langage renforce l’impression de lucidité du personnage face à la réalité sociale et humaine, aux évènements de la vie. Il n’y a pas d’ornement. Les mots ne cachent pas la laideur du monde ;« j’ai humé l’air et j’ai dit : “Ça sent la chienne.” ».Ils ne cachent pas la tragédie : mes enfants morts avant moi. Ils posent simplement la question du sens « pourquoi le Seigneur ne se lassait pas de me voir traîner ainsi ma carcasse d’un matin à l’autre. »Sa manière de parler  pose son personnage dès le départ au dessus de tout,  comme distanciée des drames passés et à venir..

 

  1. Quelle attitude a-t-elle face à la catastrophe qu’elle sent venir ?

L’évènement tragique qu’elle attend ne semble avoir aucun impact sur sa vie quotidienne. Elle sait que « ça » va arriver mais ne change pas ses habitudes. C’est une épreuve de plus qui va arriver.

 

  1. En quoi ce texte annonce-t-il la fragilité de la position de l’homme par rapport aux caprices de la nature ?

Le  lecteur sait, comme la narratrice, que la catastrophe va anéantir le ronronnement de la vie quotidienne. Les hommes vont être confrontés à la violence de la nature. Le petit bonheur d’être va basculer dans un malheur total.