CORRECTION L.A 2 - Balzac, Chef d’oeuvre
I. Un portrait croisé mais incomplet
A. Le regard de Poussin (focalisation interne)
Organisation de la description:
Vue en plongée, perception globale, en mouvement : d’où est le jeune homme, il ne voit que “la bizarrerie de son costume” et “la magnificence de son rabat »
D’abord la silhouette : portrait en pied du personnage. Ensuite portrait physique plus précis, de haut en bas : tête/corps
Retour a une vue globale et à la dentelle de l’habit.
Jeu de regards et de points de vue
Vieillard decouvert au lecteur par le regard de Poussin : “le jeune homme l’examina curieusement…”
Front, nez, bouche, menton puis retour au yeux: chaque élément est caractérisé par un adjectif : “saillantes”, “écrasé”
Modalisateurs nombreux et opposition entre remarques positives et négatives donnent son ambiguité au personnage.
J.H lit les signes extérieurs :
- signes vestimentaires
- signes de richesse; statut social
Regard de l’artiste : J.H voit ce qui “affriande les artistes”
Modèle possible
Puis devient tableau vivant :
“toile de Rembrandt… sans cadre”
Jeu de miroir : Portrait de l’observé renseigne sur l’observateur
Ref à la peinture hollandaise : Rembrandt
Allusions aux techniques du clair-obscur
Et allusions aux genres des marines
“vert de mer”; “blanc nacré”, “flottait”…
Témoignage de la pratique et de la culture picturale du J.H (Poussin) et de sa perception esthétique du réel.
(Ref à la peinture hollandaise : Rembrandt, Allusions aux techniques du clair-obscur, Et allusions aux genres des marines)
Tentative de déchiffrement; rappel étude des visages par les peintres (Vinci) et la passion de Balzac pour la physiognomonie
(Vieillard decouvert au lecteur par le regard de Poussin)
Association du lecteur
Le narrateur demande au lecteur (narrataire) de construire un portrait du vieillard
Impératif + pronoms “on” et “vous”
Références communes au lecteur et au narrateur
Socrate, Rabelais, Rembrandt..
Point de vue de Poussin (interne)
(Jeu de regards et de points de vue)
B. Le regard du narrateur
narrateur-observateur donnent jugements et vérités générales au présent
Cherche à interpréter les signes du corps
“Yeux ternis” MAIS interprétation d’une “violence”
Puissance de la pensée du pers. dans un “front proéminent”
Faiblesses et impuissance” se lisent dans un corps “fluet et débile”
Portrait qui annonce déséquilibre entre force de la conception et faiblesse de l’exécution chez Frenhofer
(“Yeux ternis” MAIS interprétation d’une “violence”, Puissance de la pensée du pers. dans un “front proéminent”, Faiblesses et impuissance” se lisent dans un corps “fluet et débile”)
C. Mais imperfection du portrait…
Malgré toutes ces infos, l’image reste “imparfait”
Echec du romancier sur le peintre ?
conclusion-transition :
Stratégie romanesque qui permet d’intensifier l’illusion réaliste : le lecteur peut se représenter le personnage
MAIS en même temps :
Romancier dit qu’il ne réussit pas à définir, à donner à voir le personnage; il y a qqchse qui échappe aux mots “image imparfaite”. Peut-être parec que l’ambiguité du personnage dégage un mystère, une inquiétude… (Mais c’est aussi ce qui déclenche l’intérêt du lecteur)
II. Une ouverture fantastique
ne pas oublier 1° sous titre du chef d’oeuvre : conte fantastique
A. Frenhofer personnage diabolique ?
au départ, impression positive : “ami”;”protecteur”; “bonne nature d’un artiste…”
Mais impression qui change quand F. se rapproche : “quelque chose de diabolique”
Evoque Méphistophélès : (conduira au sacrifice de Gilette)
- Yeux vert
- Barbe taillée en pointe
- Impression d’une vieillesse prodigieuse
- Les trois coups contre le heurtoir théâtralise mais aussi font du vieillard une figure du destin.
- étrangeté de son costume
- semble porter un secret “pensées qui creusent…l’âme et le corps”
impression qui change quand F. se rapproche : “quelque chose de diabolique”
B. Tableau vivant (cf. Antiquaire dans La Peau de Chagrin)
- thème de la littérature fantastique
- atmosphère fantastique: clair obscur qui évoque la peinture de rembrandt et la “noire atmosphère” des romantiques (gothiques)“toile de Rembrandt marchant silencieusement et sans cadre”
- inquiétante irréalité
- Vocabulaire associé au fantastique :“diaboliques”, magnétiques”, “fantastique”, “bizarrerie”…
Frenhofer apparait comme une figure paradoxale, ambigue : vieillard à la fois grotesque et inquiétant
- Force/faiblesse; Beauté/laideur;
- Personnage qui mêle l’art et la narure, le réel et le surnaturel
Donc un portrait qui permet :
- D’identifier un nouveau personnage (fonction narrative)
- De produire une decription proche d’une oeuvre picturale (fonction esthétique)
- Suggère une dimension fantastique, faustienne (fonction symbolique)
- impression d’ensemble étrange : un personnage sorti d’un tableau / effet de réel et fantastique à la fois. le personnage est bien réel et…mystérieux. Donc un peintre réel, Poussin, décrit un peintre fictif, Frenhofer, qui devient tableau vivant d’un autre peintre, Rembrandt !!!(mise en abyme)
(D’identifier un nouveau personnage (fonction narrative), De produire une decription proche d’une oeuvre picturale (fonction esthétique), Suggère une dimension fantastique, faustienne (fonction symbolique))