
Les questions à se poser pour étudier un texte théâtral
Rappel : sauf exception, (Par exemple Musset et son théâtre “dans un fauteuil”)un texte théâtral n’est pas fait pour être lu mais pour être joué, représenté.
Théâtre en prose ou en vers ?
- (Dans le dernier cas utiliser des éléments de la fiche poésie)
Genre ?
- A quel genre (comédie, tragédie, tragi-comédie, drame …) appartient le texte et à quelle époque? :
Selon les siècles, les buts du théâtre ne sont pas les mêmes.
Le titre
Réfléchir au sens du titre.
Parole
Quelle est la répartition de la parole ?
Qui parle le plus ? (C’est souvent un signe que le personnage a le pouvoir sur le – ou les- autre(s)
Ecart avec la norme
Y a-t-il un écart avec un genre, une situation typique au théâtre ?
Cela est souvent vrai pour les pièces du XXème qui innovent, modifient, reprennent, inventent parfois un nouveau genre.
Nature du texte ?
- Quelle est la nature du texte ? :
Un monologue délibératif, autres ? une scène de conflits ? une scène d’exposition ? une scène de déclaration d’amour ?, tirade ? etc.
Thème ?
- Quel est le thème abordé ? :
Thème classique (la jalousie, l’amour, le dilemme, etc) ; reprise de mythes ?
Situation ?
- A quel moment se situe le texte à commenter ?
Voir références à l’acte, à la scène. Cela est surtout vrai pour les pièces classiques.
Exposition, nœud, péripéties, dénouement… Où en est l’’intrigue principale ? La scène la fait-elle avancer
rebondir… ?,
En fonction des actes ….
- L’acte I : présente l’action, la scène d’exposition peut s’étendre sur plusieurs scènes, elle situe l’action, peint les personnages, présente les relations, les rapports de force, les alliances, etc.
- L’acte II : opère un changement dans l’action, les conflits se développent.
- L’acte III : est souvent le lieu du coup de théâtre, le renversement de situation, un événement inattendu. C’est le moment de la crise.
- L’acte IV : essaye de trouver une solution, démêle l’intrigue, pour conduire à un dénouement.
- L’acte V : résout les problèmes dans la comédie, ou précipite la fin des personnages dans la tragédie.
Personnages ?
Leur rôle (principal, secondaire ; éponyme ; statut social, etc ; rôle dans la pièce …) et leurs caractéristiques : traits de caractère, valeurs morales dont ils sont porteurs, argumentation développée
- Que sait-on de chaque personnage ?
- Quelle image donne-t-il de lui ?
- Quelle image les autres personnages donnent-il de lui ?
- Quel lien unit les personnages ? rapports harmonieux ou conflictuels ?
- Quels sont les éventuels rapports de force ?
Langue ?
- Quel est le registre de langue des différents personnages ?
- Emploient-ils le même registre ?
- Décalages év
Didascalies :
C’est tout ce qui n’est pas prononcé par les personnages.
Les didascalies servent à commenter, à éclaircir le dialogue.
On observe que les didascalies gagnent en importance au fil des siècles, notamment à partir du XIX° siècle, qui inventa la notion de mise en scène.
Leurs places, leurs importances (quels renseignements nous donnent-elles sur les personnages, sur l’’action, le décor, etc.) ?
- Observez les didascalies (ou l’absence de didascalie).
- Quelle relation s’établit entre les paroles et les gestes ?
- Quel ton doit être adopté ?
- Eléments symboliques du décor.
Double énonciation
- Qui parle ? À qui ? ( tirade, monologue, dialogue, stichomythies, etc.) ?
- Qui parle le plus, le moins ? (La répartition de la parole est importante. Celui qui parle le plus est souvent celui qui a le pouvoir…) Pourquoi ?
- Que sait le public que les personnages présents ne savent pas ? Aparté ? Cela peut-il créer un effet d’attente comique / tragique ?
- Repérez et analysez le rôle de certaines formes propres au langage dramatique :
- Monologue (un personnage parle, seul sur scène), aparté (parole prononcée par un personnage et que seul le spectateur est censé entendre),
- Tirade (réplique)
- Stichomythie (échanges très rapide de répliques très courtes)
- Aparté
- Envisager le texte dans sa dimension spectaculaire
(Rappelez-vous l’OE : théâtre, texte et représentation) : didascalies, rôle des objets, jeu des comédiens…
Le second destinataire est toujours le spectateur ! Que veut-on lui dire et lui montrer, que veut-on lui faire éprouver à travers ces mots, ces gestes, ces lumières, ces décors, …?
Analyse des registres
- Quels sont les registres utilisés ? :
- Registre (la tonalité) de l’extrait : comique ou tragique ? mélange ? Burlesque ? Pathétique…
Certaines pièces mêlent tragique et comique.
- Le registre comique :
Il vise à faire rire le spectateur (mais il n’est généralement pas gratuit, puisqu’il possède souvent une visée didactique : corriger les moeurs en faisant rire). On distingue plusieurs formes de comique :
- le comique de mots ou de paroles : jeux de mots, insultes, traits d’esprits, …
- le comique de situation : naît d’une situation particulière (trompeur trompé, arroseur arrosé, voleur volé, quiproquo, personnage caché, …)
- le comique de gestes : provient essentiellement de la gestuelle d’un acteur : mimiques, chutes, bastonnades, gifles, grimaces, …
- le comique de répétition : dû à un effet mécanique de répétition (de paroles, de gestes, …)
- le comique de caractère : s’appuie sur un trait ridicule et grossi de la personnalité d’un personnage (jalousie maladive, avarice, …)
Il faut aussi prendre en compte
- le burlesque : forme de comique qui provient du décalage entre le fond et la forme (par exemple, personnage de haut rang qui s’exprime de manière vulgaire ou inversement, personnage ordinaire qui tente de s’exprimer en termes relevés)
- la farce : comique grossier qui s’appuie sur des situations schématiques (coups de bâtons, bousculades, renversements de situation : arroseur arrosé, …).
On cherchera toujours à analyser précisément les procédés comiques, notamment en mettant en évidence une forme de décalage (chute, effets de surprise, décalage entre le ton et le contenu du discours, …), souvent à la source du comique.
- Le registre pathétique :
Il vise à susciter la pitié, la compassion. Principaux procédés (liste non exhaustive) :
- évocation d’un situation douloureuse
- champ lexical de la douleur, de la souffrance
- hyperboles, exclamations, … soulignant la douleur.
- Le registre tragique :
Il met en scène un personnage confronté à une force supérieur (= le destin) qui l’accable et le mène inexorablement à sa perte. A l’origine, intimement lié au genre de la tragédie, on le trouve aujourd’hui dans d’autres genres (comédies, roman, poésie, …). Ce registre vise à provoquer terreur et pitié chez le spectateur. On retiendra trois éléments fondamentaux pour sa définition :
- une issue funeste : champ lexical de la mort, de la souffrance, …
- la présence d’une force supérieure (on pourrait dire transcendante) qui écrase le héros et le pousse à sa perte (= le destin ou la fatalité). Cette fatalité peut prendre plusieurs visages : les dieux, les passions, les contraintes sociales (honneur, statut social, …), l’hérédité, …
- la nécessaire conscience du héros de cette fatalité (et ses efforts pour s’y soustraire) : le sentiment tragique naît, en effet, de cette prise de conscience du destin et de la lutte du personnage pour y échapper.
Analyse du style
- Les champs lexicaux : relever ceux qui dominent uniquement et les commenter.
- Les figures de style : métaphores, comparaisons, hyperboles, personnifications, litotes… A relever et à commenter
- La ponctuation : est-elle présente ? Si oui, quel rôle joue-t-elle ? Si non, pourquoi ? (fluidité…)
- Les niveaux de langue (soutenu, familier, courant…)
- Les adjectifs (mélioratifs, péjoratifs) : servent-ils à faire un portrait positif ou négatif d’’une personne , d’’un objet, d’une situation ?
- Les structures de phrase : interrogatives, exclamatives, affirmatives, négatives / ponctuation.
- Le rythme du discours : rapide, lent…. En quoi peut-il montrer l’’état d’esprit du personnage ou faire lien avec le sujet de la scène?
- Les temps et modes des verbes : présent, passé, futur, impératif, conditionnel…
- La versification ( rimes suivies ? embrassées ? croisées ? ; alexandrins ? décasyllabes… ? Y-a-t-il des enjambements ? des rejets ? des contre-rejets ? allitérations ? assonances ?)