Histoire de la poésie

AUX ORIGINES DE LA POESIE

Poésie vient de “poien” : créer , fabriquer en grec.

Le poète est donc celui qui crée à partir des mots, celui qui va donner forme au langage.

Attribué-à-Gioacchin-Giuseppe-SERANGELI-1768-1852-Orphée-et-Eurydice-quittant-les-enfers-

L’emploi du mot « lyrisme » pour qualifier une poésie dans laquelle s’exprime des sentiments personnels vient de ce mythe. (Voir ci-contre)

Le mythe d’Orphée

Ce mythe illustre le pouvoir du chant et de la poésie.

Orphée avait reçu de sa mère le don de la musique et les dieux lui avaient offert une lyre… Il rencontra Eurydice, en tomba éperdument amoureux et l’épousa. Mais celle-ci fut mordue par un serpent et mourut le jour même de ses noces. Orphée inconsolable décida de descendre aux Enfers où Hadès régnait sur le Royaume des morts. Avec sa lyre, Orphée charma Cerbère le chien à trois têtes qui gardait la porte des Enfers.

Charmés à leur tour par la lyre d’Orphée, Hadès et son épouse Perséphone consentirent à laisser partir Eurydice. Mais ils y mirent une condition : tant qu’il serait dans le Royaume des morts, Orphée ne chercherait pas à voir celle qu’il était venu chercher. Orphée accepta et se mit en marche, suivi de sa jeune épouse.

Tandis qu’il songeait au bonheur qui les attendait, le jeune homme oublia sa promesse et se retourna pour contempler sa bien-aimée… La jeune fille retomba aussitôt dans les abîmes. Le poète se retira alors dans un lieu isolé où il chanta sa peine. Et il resta inconsolable…

Si Orphée symbolise le pouvoir du poète, il incarne aussi ce que doit être la poésie : une exploration du monde au-delà du visible, du connu. Rimbaud, au XIX° ne dira pas autre chose en s’exclamant que le « poète doit se faire voyant ». Et cette expérience, le poète la restituera dans une langue particulière.

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MOYEN AGE

La poésie courtoise

Elle unit le poète à sa dame dans un engagement de fidélité.

Le poète voue à sa dame un véritable culte dans lequel « l’amour tout en dépassant la sensualité ne la nie pas » mais la transforme en un sentiment sublimé.

La femme aimée, lointaine et inaccessible, multiplie les épreuves pour mesurer la patience et la fidélité du poète. Ces épreuves attisent l’amour et provoquent une exaltation, nommée « joy ». Tout cela doit se produire dans une totale discrétion et une totale délicatesse. Pas seulement parce que la Dame est toujours mariée et de « haut prix » mais parce que le poète aime à cacher comme un trésor ce sentiment qui est son bien le plus précieux.

La place de la femme dans la littérature courtoise est donc essentielle, primordiale. Elle est « l’âme de la poésie » et par ailleurs, elle joue un rôle très important dans la vie littéraire médiévale.

La Cour d’Alienor d’Aquitaine par exemple a été un lieu de vie culturelle très important.

Aliénor d’Aquitaine (1122-1204)
La Dame à la licorne

« Trobar clus » et « trobar ric »

Le trobar clus

La poésie médiévale (comme la peinture d’ailleurs) recherche un langage hermétiqueénigmes, métaphores et choix du vocabulaire rendent difficile l’accès au sens.

Le trobar ric est la recherche de la versification. Dés le XII° , il y a un grand souci de technicité dans la poésie médiévale.

Par contre, une liberté totale est laissée au poète : l’invention, l’imagination prédominent. La vérité historique cède à la vérité poétique.

Il ne faut pas oublier que ces poèmes étaient destinés à être chantés (d’où leur nom de « chanson »).

Etait à la mode aussi le genre du sirventés, poème satirique dans lequel le poète prend violemment position au sujet d’un événement le plus souvent politique. C’est une arme de combat ! Surtout à parir du XIII° avec la revolte des Albigeois

Le planh est une complainte à l’occasion de la mort d’un proche ou d’un personnage important.

OTHON de GRANDSON († 1397), seigneur vaudois, homme de guerre, conseiller du comte de Savoie et poète

S’il ne vous plaît que j’aille mieux,
Je prendrai en gré ma tristesse.
Mais, par Dieu, ma plaisante maîtresse,
J’aimerais mieux être joyeux !

De vous suis si fort amoureux
Que mon cœur de crier ne cesse.
S’il ne vous plaît que j’aille mieux,
Je prendrai en gré ma détresse.

Belle, tournez vers moi vos yeux
Et voyez en quelle tristesse
J’use mon temps et ma jeunesse
Et puis faites de moi vos jeux,
S’il ne vous plaît que j’aille mieux.

Les troubadours

Ils viennent de toutes les couches de la société. Le troubadour le plus ancien connu est Guillaume IX, duc d’Aquitaine et comte de Poitiers. Mais aussi Bernard de Ventadour, probablement le fils du boulanger de Ventadour.

Les grands lyriques

RUTEBEUF (Vers 1230-1285)

Il vécut à Paris menant la vie d’un pauvre jongleur, et souffrant dirait-on aujourd’hui, d’une addiction aux jeux qui lui fait perdre ce que ses poèmes lui font gagner…

Il vécut à Paris menant la vie d’un pauvre jongleur, et souffrant dirait-on aujourd’hui, d’une addiction aux jeux qui lui fait perdre ce que ses poèmes lui font gagner…

Les dés que les détiers ont fait

M’ont de ma robe tout défait ;

Les dés m’occient ;

Les dés m’aguettentet épient ;

Les dés m’assaillent et défient…

Il vit dans la misère avec son épouse dont il dit :

« Et si n’est pas gente ni belle :

Cinquante ans a en son écuelle

Est maigre et sèche…

Il demandera l’appui du roi et de hauts personnages :

Pour Dieu, vous prie, grand roi de France,

Que me donniez quelque chevance

Si ferez trop grande charité…

On ne sait pas quand il meurt…

Son œuvre relate la vie de pauvres hères, comme lui. Elle est le miroir de son époque. Et également d’évènements politiques comme les Croisades.

C’est un grand poète.

Que sont mes amis devenus
Que j’avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L’amour est morte
Ce sont amis que vent me porte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta

Avec le temps qu’arbre défeuille
Quand il ne reste en branche feuille
Qui n’aille à terre
Avec pauvreté qui m’atterre
Qui de partout me fait la guerre
Au temps d’hiver
Ne convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis à honte
En quelle manière

Que sont mes amis devenus
Que j’avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L’amour est morte
Le mal ne sait pas seul venir
Tout ce qui m’était à venir
M’est advenu

Pauvre sens et pauvre mémoire
M’a Dieu donné, le roi de gloire
Et pauvre rente
Et droit au cul quand bise vente
Le vent me vient, le vent m’évente
L’amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta

Rutebeuf (1230-1285)
Adaptation en Français moderne

François Villon

C’est le "mauvais garçon" de la littérature médiévale… En 1461, condamné à être « pendu et étranglé » après avoir passé plusieurs mois en prison, Villon sera finalement libéré. Il ira continuer sa vie de délinquant on ne sait trop où…

Bien qu’il n’ait pas connu son père, François de Montcorbier (dit des Loges) a été recueilli très jeune par Guillaume de Villon, Chanoine. C’est le seul souvenir heureux qu’il semble avoir :

Mon plus que père,

Maitre Guillaume de Villon

Qui m’a été plus doux que mère…

Guillaume Villon a donné son nom à François, l’a protégé et lui a permis d’aller en Sorbonne. Il y obtient le titre de maitre à la Faculté des Arts.

Sa vie « toute aux tavernes et aux filles », il la passe avec ses compagnons de cabarets, où l’on boit ,l’on joue et on trame des mauvais coups…

Son œuvre est dominée par l’importance considérable accordée à la personne du poète, ce qui est rare au Moyen Âge.

La poésie de Villon est surtout marquée par une hantise profonde de la mort. Ce thème obsédant, malgré l’ironie, traverse toute son œuvre, où domine l’évocation des souffrances physiques et morales dans un monde désenchanté et sombre.

Cette méditation de la mort lui souffle des vers magnifiques :

Et meure Pâris ou Hélène,

Quiconque meurt, meurt à douleur

Telle qu’il perd vent et haleine ;

Son fiel se crève sur son cœur,

Puis sue, Dieu sait quelle sueur !

Et n’est qui de ses maux l’allège :

Car enfant n’a, frère ne sœur,

Qui lors vousît être son pleige. (1)

Son chef d’œuvre reste son Grand Testament composé de 21 poémes.

Voici un extrait de l’Epitaphe qu’il écrivit quand il croyait être pendu :

Frères humains qui après nous vivez
N’ayez les cœurs contre nous endurcis,
Car, se pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tost de vous merciz.
Vous nous voyez cy attachez cinq, six
Quant de la chair, que trop avons nourrie,
Elle est pieça devoree et pourrie,
Et nous les os, devenons cendre et pouldre.
De nostre mal personne ne s’en rie :
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!

(…)
La pluye nous a débuez et lavez,
Et le soleil desséchez et noirciz:
Pies, corbeaulx nous ont les yeulx cavez
Et arraché la barbe et les sourciz.
Jamais nul temps nous ne sommes assis;
Puis ça, puis la, comme le vent varie,
À son plaisir sans cesser nous charie,
Plus becquetez d’oiseaulx que dez à couldre.
Ne soyez donc de nostre confrarie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!

Prince Jhesus, qui sur tous a maistrie,
Garde qu’Enfer n’ait de nous seigneurie :
A luy n’avons que faire ne que souldre.
Hommes, icy n’a point de mocquerie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre.

Frères humains qui après nous vivez,
N’ayez pas vos cœurs durcis à notre égard,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous merci.
Vous nous voyez attachés ici, cinq, six :
Quant à notre chair, que nous avons trop nourrie,
Elle est depuis longtemps dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poussière.
De notre malheur, que personne ne se moque,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!
(…)

La pluie nous a lessivés et lavés
Et le soleil nous a séchés et noircis;
Pies, corbeaux nous ont crevé les yeux,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais un seul instant nous ne sommes assis;
De ci de là, selon que le vent tourne,
Il ne cesse de nous ballotter à son gré,
Plus becquétés d’oiseaux que dés à coudre.
Ne soyez donc de notre confrérie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!


Prince Jésus qui a puissance sur tous,
Fais que l’enfer n’ait sur nous aucun pouvoir :
N’ayons rien à faire ou à solder avec lui.
Hommes, ici pas de plaisanterie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre.

(Transcription Lagarde et Michard)

Une fiction sur François Villon

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RENAISSANCE - XVI°

De nouvelles formes pour un esprit nouveau…

Au XV° les formes poétiques changent. On avait au moyen-âge, beaucoup de formes fixes.

Mais dans la première moitié du XVI°, les formes se libèrent. On invente, on varie…

Il y a pourtant une forme (semi) fixe qui va connaître un grand succès : le sonnet. D’origine italienne, il est introduit au milieu du XVI°, et fréquemment utilisé, notamment par les auteurs de La Pléiade. Il connaitra un succès de plusieurs siècles.

Il n’y a plus de refrain comme au moyen-âge, mais une tension entre deux quatrains (abba) et deux tercets sur trois rimes libres. Et retour de l’alexandrin, le grand oublié du moyen-âge.

Ce renouvellement formel marque un renouvellement de la sensibilité.

Ronsard, Sonnet « Quand vous serez bien vieille..."

Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :
Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle.

Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.

Je serai sous la terre et fantôme sans os :
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos :
Vous serez au foyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.

Une poésie divine

P. Cézanne, Le Rêve du poète

Jacques Pelletier du Mans, dans son Art poétique définit les poètes comme les interprètes des dieux, comme ceux capables de concevoir les secrets divins et de les révéler au monde. C’est une vision platonicienne de la poésie. En effet pour le philosophe grec, le poète est un « être inspiré » qui écrit sous l’impulsion d’une inspiration divine. C’est la « fureur » des poètes de La Pléiade. Elle fait de la poésie un lieu de révélation. Mais l’accès au sens demande au lecteur un effort dans l’interprétation, le déchiffrement. Un peu comme dans les œuvres picturales de la même époque qui ont plusieurs degrés et dont seul l’initié peut percer tous les mystères. Mais la volonté est de révéler au lecteur les beautés du monde, de les lui rendre- paradoxalement- accessibles.

Louise LABBE

Née vers 1520 on la marie à un cordier de trente ans son aîné, de là son surnom " La Belle Cordière ". Elle reçoit une éducation exceptionnelle pour une " femme du peuple ". Louise apprend le latin, l'italien, quelques rudiments de grec, la musique (on l'appellera " La dame au luth "), mais aussi tous les arts des armes traditionnellement réservé aux hommes. Au mépris des condamnations religieuses de l'époque, elle s'habille en homme pour monter à cheval tel un écuyer et " Le capitaine LOYS " (comme on l'appellera aussi) s'illustre aux jeux martiaux de la joute. En 1555 par privilège accordé par le Roy, Louise est la seule lyonnaise de son temps à être publiée de son vivant. Le recueil contient un texte en prose : " le Débat de folie et d'amour ", trois élégies, vingt-quatre sonnets. Immense et immédiat succès de ce petit livre qui fut réédité 3 fois au cours de l'année 1556. Nous ne savons presque rien sur les dix dernières années de sa vie. En 1566, Louise Labé part discrètement. Les outrances amoureuses attribuées à Louise ne sont que le désir et la volonté de disposer de sa vie. Louise est transparente dans l'aveu de son espérance d'amour. Une amoureuse, Louise ? Plus encore. Elle va donner voix à l'expression féminine de la passion: une femme peut oser déclarer son désir sans attendre de se sentir désirée.

Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J’ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m’est et trop molle et trop dure.
J’ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j’endure ;
Mon bien s’en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.

Baise m’encor, rebaise-moi et baise ;

Donne m’en un de tes plus savoureux,
Donne m’en un de tes plus amoureux :
Je t’en rendrai quatre plus chauds que braise.

Las ! te plains-tu ? Çà, que ce mal j’apaise,
En t’en donnant dix autres doucereux.
Ainsi, mêlant nos baisers tant heureux,
Jouissons-nous l’un de l’autre à notre aise.

Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soi et son ami vivra.
Permets m’Amour penser quelque folie :

Toujours suis mal, vivant discrètement,
Et ne me puis donner contentement
Si hors de moi ne fais quelque saillie.

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LA PLEIADE

L’aventure de la Pléiade

Pierre de Ronsard

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Quant aux poètes de La Pléiade ( Ronsard, Du Bellay…), ils ont une très haute opinion de leur rôle. Pour eux l’inspiration du poète est quasi-divine..

Ces jeunes poètes se battent pour une poésie en langue française (Et non plus en latin). Ils mettent à la mode le sonnet (hérité des italiens et notamment de Pétrarque, composé de 14 vers en alexandrins) et en font la forme la plus noble.

Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :
Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle.


Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.


Je serai sous la terre et fantôme sans os :
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos :
Vous serez au foyer une vieille accroupie,


Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.

Pierre de Ronsard, Sonnets pour Hélène, 1578

Poètes engagés

Les évènements politiques du siècle conduiront certains poètes à mettre leur plume au service de leurs convictions.

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XVII° siècle

La poésie baroque

Les thèmes sont liés à l’instabilité du monde, à la mort, à l’eau…Tout ce qui est mouvant, changeant

La poésie précieuse

Elle cherche le raffinement…

La poésie classique

Exigence de clarté et de mesure. Elle obéit à des règles strictes comme le théâtre à la même époque. Boileau et Malherbe en théorisent les règles. L’écriture poétique se place sous le pouvoir de la technique et de la raison.

La poésie classique

La Fontaine, dans ses Fables , utilise la poésie classique pour porter un regard satirique sur l’homme et le monde.

Jean de La Fontaine

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Le texte théâtral classique (tragédie et comédie) est alors écrit en vers et Corneille, Molière ou Racine en sont les plus brillants représentants.

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XVIII° siècle

La poésie est peu présente au XVIII°.

Théâtre, conte philosophique, roman, essai seront les genres favoris du XVIII° sans doute parce que ce siècle privilégie la réflexion philosophique au lyrisme.

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XIX° siècle

C’est le siècle des révolutions poétiques. Et le genre revient en force.

Trois mouvements vont marquer le XIX° . Mais aussi de grandes figures comme Charles Baudelaire, Rimbaud qui sont un peu tout à la fois…

ROMANTISME

Amorcé avec J.J Rousseau, le romantisme marque la 1ère rupture en réaction contre la Raison (XVIII°), le progrès, la science. L’intérêt revient sur l’individu, ses sentiments, ses questionnements face au temps, à l’amour, à la mort…

C’est par excellence une poésie lyrique qui chante « le mal du siècle », la solitude, la mélancolie… Hugo disloque l’alexandrin qu’il juge trop rigide.

Et les poètes romantiques se libèrent des règles classiques héritées du XVII°. Lamartine, Hugo, Vigny, Musset…(Voir fiche romantisme)

Représentants célèbres :

V. Hugo, Leconte de L’Isle,

PARNASSE

Le Parnasse était dans l’Antiquité, le séjour des Muses.

Les parnassiens rejettent certains aspects du romantisme (Lyrisme et engagement politique notamment).

Ils préfèrent : le gout du pittoresque, le travail descriptif, la « couleur locale »…

Ce qu’ils prônent avant tout, c’est « l’Art pour l’Art »…Pour eux, l’art n’a d’autre fonction que lui-même. La poésie n’a pas à s’engager, elle n’existe que par le travail sur la forme. Donc :

Pas de lyrisme (

Pas d’engagement politique ou moral

Pratiquer « l’art pour l’art » et le culte de la beauté

Respect du vers et de la forme

Représentants célèbres : Théophile Gautier, Leconte de Lisle, Hérédia…

SYMBOLISME

Les symbolistes cherchent à prouver que la poésie est une langue particulière qui peut dire le monde autrement.

Il faut redonner du sens au mot, les débarrasser des clichés. Il veulent inventer une nouvelle musique poétique : « de la musique avant toute chose… » écrit Verlaine.. C’est pourquoi il préfère les vers courts et impairs. Il est influencé par le mouvement pictural de l’impressionnisme.

Représentants célèbres : Baudelaire (Précurseur),Verlaine, Rimbaud, Mallarmé…

Charles BAUDELAIRE

Baudelaire est une figure incontournable de la poésie du XIX°

Il renouvelle la poésie par les thèmes qu’il choisit tout en gardant souvent la forme classique du sonnet. Et par des images inattendues comme le suggère le titre de son recueil Les Fleurs du mal (1857)…

Chez lui, la recherche du Beau ne tue pas l’émotion… Il introduit aussi (après Aloysius Bertrand), le poème en prose. Ce sont de petits « tableaux » qui peignent les misères et l’insolite de la vie urbaine. (Cf. Les Fenêtres ou Le Jouet)

Baudelaire, L’Idéal

Ce ne seront jamais ces beautés de vignettes,

Produits avariés, nés d’un siècle vaurien,

Ces pieds à brodequins, ces doigts à castagnettes,

Qui sauront satisfaire un coeur comme le mien.

Paul VERLAINE (1844-1896)

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Art poétique

De la musique avant toute chose,


Et pour cela préfère l’Impair


Plus vague et plus soluble dans l’air,


Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.

Rimbaud

Arthur RIMBAUD

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Avec Rimbaud, la poésie prend une force nouvelle.

Rimbaud exprime sa révolte contre l’ordre social dans Poésies (1870-1871) : cf. Le Dormeur du val

A 17 ans, il expose dans une lettre à son ancien professeur, sa vision révolutionnaire de ce que doit être la poésie :

“Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens .Toutes les formes d’amour, de souffrance, de folie; il cherche lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n’en garder que les quintessences…
”

Pour Rimbaud, Hugo et Baudelaire sont déjà des voyants.

Rimbaud par Ernest-Pignon-Ernest
Verlaine et Rimbaud

Rimbaud avec une oeuvre brève et fulgurante, regroupe ces expérimentations tout en ouvrant des voies explorées encore aujourd’hui.

Son recueil Illuminations se caractérise par la liberté de la forme. Rimbaud utilise la prose. Et la réalité est souvent métamorphosée.

Rimbaud, Illuminations, 1886

Départ

Assez vu. La vision s’est rencontrée à tous les airs.

Assez eu. Rumeurs des villes, le soir, et au soleil, et toujours.

Assez connu. Les arrêts de la vie. — Ô Rumeurs et Visions !

Départ dans l’affection et le bruit neufs !

XX° Siècle

Au vingtième, toute contrainte formelle disparaît. Chaque poète peut imposer ses propres règles.

Guillaume APOLLINAIRE

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Il est le représentant de ce qu’on a appelé « l’esprit nouveau ». Son recueil Alcools (1913) est placé sous le signe de la modernité :

Le poème Zone qui ouvre Alcools est dépourvu de ponctuation et commence ainsi :

À la fin tu es las de ce monde ancien

Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin

Tu en as assez de vivre dans l’antiquité grecque et romaine (…)

Les calligrammes
Compose un poème Chantre, en un seul vers : « Et l’unique cordeau des trompettes marines »
Apollinaire à pour devise « j’émerveille ». Son but est de surprendre le lecteur et de donner les moyens à la poésie d’accéder à la modernité.

SURREALISME (années 1920)

Le surréalisme est né de la révolte de jeunes gens horrifiés par les horreurs de la première guerre mondiale.

Max Ernst

André Breton, médecin militaire, découvre Freud et la méthode des associations libres en soignant les traumatismes des soldats revenus du front. Il s’en inspire et propose l’écriture automatique, sorte de dictée de l’inconscient qui ne se préoccupe d’aucune contrainte.

Le but : faire émerger l’imaginaire enfoui dans la conscience.

Robert Desnos publiera des récits de rêves écrits sous hypnose. En septembre 1922, lors d’une soirée dédiée à l’écriture hypnotique,voici ce qu’écrit (extrait) Desnos à son « réveil » :

Nul n’a jamais conquis le droit d’entrer en maître
Dans la ville concrète où s’accouplent les dieux
Ils voudraient inventer ces luxures abstraites
Et des plantes doigts morts au centre de nos yeux

Cœur battant nous montons à l’assaut des frontières
Les faubourgs populeux regorgent de champions
Remontons le courant des nocturnes artères
Jusqu’au cœur impassible où dormirons nos vœux (…)

Evidemment, personne ne saura jamais s’il n’y a pas mystification…

Robert Desnos

En 1924 parait le Manifeste du surréalisme par André Breton. Le mouvement est ainsi défini :

SURREALISME, n. m. Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. »

L’image surréaliste y est décrite comme le choc de deux réalités tout à fait éloignées l’une de l’autre.

Et « plus les rapports des deux réalités rapprochées seront lointains et juste, plus l’image sera forte – plus elle aura de puissance émotive et de réalité poétique ».

René Magritte
Max Ernst, Oedipe roi
Paul Eluard

Paul Eluard

La terre est bleue comme une orange

Jamais une erreur les mots ne mentent pas


Ils ne vous donnent plus à chanter


Au tour des baisers de s’entendre


Les fous et les amours


Elle sa bouche d’alliance


Tous les secrets tous les sourires


Et quels vêtements d’indulgence


À la croire toute nue.

Les surréalistes privilégient des thèmes comme le rêve, l’amour, deux domaines ou le rationnel n’est pas très présent mais où l’inconscient joue un rôle essentiel.

En 1926, paraît Capitale de la douleur d’Éluard. La Courbe de tes yeux est un poème qui fait l’éloge de sa femme Gala dont la lumineuse beauté gagne tout l’univers. La fin du poème est caractéristique :

René Magritte

La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.


Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,

Parfums éclos d’une couvée d’aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l’innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.

Paul ELUARD, Capitale de la douleur, (1926)

Aragon et Elsa Triolet

Quant à Aragon, il rend hommage à sa compagne Elsa Triolet dont il fait sa muse dans de nombreux poèmes. Les titres de ses oeuvres sont révélateurs de cette source d’inspiration : Les Yeux d’Elsa (1942), Elsa (1959), Le Fou d’Elsa (1963)…

Le poème surréaliste de forme libre porte une attention particulière à l’image souvent contrastée. On a aussi une attention spécifique aux mots de tous les jours qui sont réinventés . Ainsi Breton écrit : « Qu’est-ce qui me retient de brouiller l’ordre des mots, d’attenter de cette manière à l’existence toute apparente des choses. Le langage peut et doit être arraché à son servage ».

“Le surréalisme est la surprise magique de trouver un lion dans un placard, là où on était sûr de trouver des chemises.”

Frida Kahlo

André Breton, Objet surréaliste

Les principes surréalistes vont contribuer à développer :

la déstructuration du vers
l’ absence de rimes ;
le recours au vers libre ;
les images sans apparente logique ;
les thèmes du rêve et de l’inconscient ;
l’ éclatement des formes fixes ;
l’ écriture à quatre mains (voire davantage) ;

Les apports de la poésie surréaliste sont considérables. En libérant le vers des contraintes formelles et morales, les poètes surréalistes ont révolutionné l’écriture poétique.

Ils influenceront les grands poètes de la seconde moitié du XXe siècle : Yves Bonnefoy, , Eugène Guillevic…

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XX° Siècle

Au vingtième, toute contrainte formelle disparaît. Chaque poète peut imposer ses propres règles.

Guillaume APOLLINAIRE

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Il est le représentant de ce qu’on a appelé « l’esprit nouveau ». Son recueil Alcools (1913) est placé sous le signe de la modernité :

Le poème Zone qui ouvre Alcools est dépourvu de ponctuation et commence ainsi :

À la fin tu es las de ce monde ancien

Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin

Tu en as assez de vivre dans l’antiquité grecque et romaine (…)

Les calligrammes
Compose un poème Chantre, en un seul vers : « Et l’unique cordeau des trompettes marines »
Apollinaire à pour devise « j’émerveille ». Son but est de surprendre le lecteur et de donner les moyens à la poésie d’accéder à la modernité.

SURREALISME (années 1920)

Le surréalisme est né de la révolte de jeunes gens horrifiés par les horreurs de la première guerre mondiale.

Max Ernst

André Breton, médecin militaire, découvre Freud et la méthode des associations libres en soignant les traumatismes des soldats revenus du front. Il s’en inspire et propose l’écriture automatique, sorte de dictée de l’inconscient qui ne se préoccupe d’aucune contrainte.

Le but : faire émerger l’imaginaire enfoui dans la conscience.

Robert Desnos publiera des récits de rêves écrits sous hypnose. En septembre 1922, lors d’une soirée dédiée à l’écriture hypnotique,voici ce qu’écrit (extrait) Desnos à son « réveil » :

Nul n’a jamais conquis le droit d’entrer en maître
Dans la ville concrète où s’accouplent les dieux
Ils voudraient inventer ces luxures abstraites
Et des plantes doigts morts au centre de nos yeux

Cœur battant nous montons à l’assaut des frontières
Les faubourgs populeux regorgent de champions
Remontons le courant des nocturnes artères
Jusqu’au cœur impassible où dormirons nos vœux (…)

Evidemment, personne ne saura jamais s’il n’y a pas mystification…

Robert Desnos

En 1924 parait le Manifeste du surréalisme par André Breton. Le mouvement est ainsi défini :

SURREALISME, n. m. Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. »

L’image surréaliste y est décrite comme le choc de deux réalités tout à fait éloignées l’une de l’autre.

Et « plus les rapports des deux réalités rapprochées seront lointains et juste, plus l’image sera forte – plus elle aura de puissance émotive et de réalité poétique ».

René Magritte
Max Ernst, Oedipe roi
Paul Eluard

Paul Eluard

La terre est bleue comme une orange

Jamais une erreur les mots ne mentent pas


Ils ne vous donnent plus à chanter


Au tour des baisers de s’entendre


Les fous et les amours


Elle sa bouche d’alliance


Tous les secrets tous les sourires


Et quels vêtements d’indulgence


À la croire toute nue.

Les surréalistes privilégient des thèmes comme le rêve, l’amour, deux domaines ou le rationnel n’est pas très présent mais où l’inconscient joue un rôle essentiel.

En 1926, paraît Capitale de la douleur d’Éluard. La Courbe de tes yeux est un poème qui fait l’éloge de sa femme Gala dont la lumineuse beauté gagne tout l’univers. La fin du poème est caractéristique :

René Magritte

La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.


Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,

Parfums éclos d’une couvée d’aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l’innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.

Paul ELUARD, Capitale de la douleur, (1926)

Aragon et Elsa Triolet

Quant à Aragon, il rend hommage à sa compagne Elsa Triolet dont il fait sa muse dans de nombreux poèmes. Les titres de ses oeuvres sont révélateurs de cette source d’inspiration : Les Yeux d’Elsa (1942), Elsa (1959), Le Fou d’Elsa (1963)…

Le poème surréaliste de forme libre porte une attention particulière à l’image souvent contrastée. On a aussi une attention spécifique aux mots de tous les jours qui sont réinventés . Ainsi Breton écrit : « Qu’est-ce qui me retient de brouiller l’ordre des mots, d’attenter de cette manière à l’existence toute apparente des choses. Le langage peut et doit être arraché à son servage ».

“Le surréalisme est la surprise magique de trouver un lion dans un placard, là où on était sûr de trouver des chemises.”

Frida Kahlo

André Breton, Objet surréaliste

Les principes surréalistes vont contribuer à développer :

la déstructuration du vers
l’ absence de rimes ;
le recours au vers libre ;
les images sans apparente logique ;
les thèmes du rêve et de l’inconscient ;
l’ éclatement des formes fixes ;
l’ écriture à quatre mains (voire davantage) ;

Les apports de la poésie surréaliste sont considérables. En libérant le vers des contraintes formelles et morales, les poètes surréalistes ont révolutionné l’écriture poétique.

Ils influenceront les grands poètes de la seconde moitié du XXe siècle : Yves Bonnefoy, , Eugène Guillevic…

POESIE EN RESISTANCE

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