Crise personnelle, crise familiale
Chaque objet d’étude comporte:
- Une oeuvre intégrale de laquelle nous extrairons des extraits que vous présenterez à l’oral.
- Un parcours thématique, autour d’ un thème imposé par le programme officiel, complétera cette oeuvre intégrale. Il sera composé :
- De lectures cursives
- D’extraits d’oeuvres
- De documents complémentaires
- De prolongements artistiques et/ou culturels
Parcours “Crise personnelle, crise familiale”.
OEUVRE CURSIVE
Florian Zeller, Le Fils
PETIT QUIZ SUR LE FILS
Critique Télérama
Fabienne Pascaud
Publié le 03/03/18 mis à jour le 08/12/20
Parentèle saisie par les tourments neurologiques, rejeton tchekhovien hanté par l’enfer de vivre : Florian Zeller fait des figures premières de nos existences ici orgueilleusement posées en termes génériques — la Mère, le Père, le Fils — une sainte famille perdue dans ses solitudes, ses absences et ses vides. Mais si les pièces concernant les géniteurs étaient construites tels des labyrinthes de la mémoire, des fantasmes et des désirs, la composition du Fils est délibérément linéaire. On y suit les souffrances de Nicolas, déchiré par le divorce parental, et qui choisit, quand commence la pièce, de quitter une mère, toujours seule (Anne Consigny), pour vivre avec son père remarié et doté d’un jeune enfant (Yvan Attal). Ni l’une ni l’autre ne parviendront à guérir les plaies secrètes de leur enfant, qui, sans doute, les dépassent et qui n’ont pris leur séparation que pour prétexte. Mais qu’en sait-on vraiment ?
Le drame de Zeller bouleverse parce qu’il raconte — pour une fois sobrement — tout ce que la douleur d’un enfant qui se tait, qui ne peut plus parler, peut avoir de tragiquement énigmatique. Rendant l’entourage impuissant et même l’amour inutile. Les scènes s’enchaînent ; sèches et cliniques. Le père et sa jeune épouse (Elodie Navarre) tentent de remettre Nicolas dans les rails ; sa mère le couve désespérément de loin. « Le mal vient de plus loin », dirait la Phèdre de Racine. D’où ? C’est l’horreur sans fond des indicibles peines et invincibles chagrins, de ces abîmes de l’être dont nul n’est responsable ni coupable que Florian Zeller donne à pressentir ici avec une lumineuse et terrible délicatesse. Dans des décors presque abstraits, comme pour parer à la difficulté d’exister, Ladislas Chollat a dirigé avec rigueur ses acteurs. Et tous sont d’une magnifique et émouvante justesse. Qui concernera bien des pères, bien des mères. Bien des adolescents peut-être.
Documents complémentaires
Prolongements artistiques/culturels
Etude de la langue…française !