RESISTER AUJOURD’HUI…
EN SYRIE
Pour celles et ceux qui n’ont toujours rien compris à ce qui se passe en Syrie… Cliquez ci-dessous !
DE GUERNICA A ALEP
Passé- Présent…
En 1937, la ville basque était écrasée par les bombes fascistes. Cette tragédie peut-elle être comparée au martyre de la ville syrienne, victime des frappes d’Assad et de Poutine ?
Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/guerre-en-syrie/20161021.OBS0143/guernica-alep-un-meme-mecanisme-a-l-uvre.html
DANSE OU MEURS
Ahmad Joudeh, jeune danseur syrien, ou l’art contre la barbarie…

Ahmad Joudeh a 26 ans, il est danseur et vit en Syrie, à Damas. Sur sa nuque, un tatouage : Dance or die (Danse ou meurs) écrit en indien. Depuis la guerre qui a éclaté dans son pays en 2011, il tente de survivre malgré les menaces de mort qui pèsent sur lui. L’Etat Islamique bannit la culture dans les zones contrôlées syriennes et quiconque veut chanter, danser, ou faire de la musique risque d’être tué.
Ahmad Joudeh continue de danser, dans les ruines, sur son toit, et avec des jeunes à qui il donne des cours, en ville et dans un orphelinat de jeunes syriens qui ont perdu leurs parents pendant les conflits. C’est sa manière de lutter contre l’Etat Islamique et la guerre. Un combat au service de la culture, soutenu par sa mère : « Tout le monde se bat à sa manière. La résistance de mon fils est une lutte contre ceux qui se battent contre notre culture et veulent interdire la danse. Le ballet fait partie de notre culture, c’est aussi ça, la guerre. »


Son père n’était pas du même avis. Il frappait son fils aux jambes et brûlait ses habits de danseur quand il était plus jeune. Après le divorce de ses parents, Ahmad Joudeh n’a plus jamais entendu parler de lui. Aujourd’hui, ce n’est plus son père mais l’Etat Islamique qui le menace : « Ils m’ont dit qu’ils allaient tirer dans mes jambes juste pour que je perde ma capacité à danser, car ils savent que je suis un danseur. Ils n’arrêtent pas de me lancer des messages comme quoi ils me tueraient si je restais ou si je continuais à donner des cours aux enfants ».
Et dans quelques mois, une autre difficulté risque de changer sa vie : le service militaire obligatoire.
« Je danse ou je meurs ». C’est ainsi qu’ Ahmad Joudeh a résumé son état d’esprit face à la caméra de Roozbeh Kaboly. Le reporter néerlandais en a fait le portrait dans Danser ou mourir diffusé en juillet 2016 sur la chaîne néerlandaise Nieuwsuur.
À l’époque du tournage, entre mars et juillet 2016, la célèbre cité antique de Palmyre, inscrite au Patrimoine mondial de l’humanité n’était pas encore occupée par Daech. Le chorégraphe a donc pu y improviser plusieurs pas de danse contemporaine dans le théâtre romain, avant que celui-ci ne soit dynamité par Daech, lors de leur deuxième siège de la ville à partir de décembre 2016.

Formé à l’école des arts dramatiques de Damas, Ahmad Joudeh indique au reporter que sa démarche vise à lutter pacifiquement contre l’Etat islamique. « Danser dans le théâtre romain était ma façon de me battre contre Daech. C’était quelque chose de dangereux à faire, nous ne pouvions pas rester plus d’une heure, et il faisait 50°C au soleil. Mais je l’ai fait car je savais que je n’aurai jamais l’opportunité d’y retourner. Et c’est vrai, le théâtre a aujourd’hui été détruit par l’EI. J’ai pleuré pendant deux jours quand j’ai entendu la nouvelle», confesse le jeune homme. « Je voulais leur montrer que je ne les crains pas et que cette scène est réservée aux arts, à la musique, au théâtre et à la danse, et non à la barbarie ».
Le danseur marche ensuite dans la rangée de colonnades de Palmyre, au bout de laquelle se trouve le Tétrapyle, qui a aussi été dynamité. 12 des 16 colonnes du bâtiment ont été mises à terre. Ahmad se rend également dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk où il a grandi. « Je l’ai fait pour rendre hommage à l’âme des cinq membres de ma famille que j’ai perdue ici », explique-t-il dans le documentaire.

Ces deux chorégraphies ont permis au jeune réfugié palestinien de se faire repérer par Ted Brandsen, directeur artistique du Dutch National Ballet. « J’étais impressionné par sa volonté de continuer à danser envers et contre tout. Quand j’ai vu qu’il risquait de se faire forcer à faire son service militaire, j’en ai tout de suite parlé à mon directeur financier.» a-t-il révélé. Il a alors créé un fonds « Dance for Peace», danser pour la paix, pour faire venir Joudeh au Pays-Bas. Grâce à Danser ou mourir, le jeune danseur palestinien a intégré l’académie d’Amsterdam du Dutch National Ballet en septembre 2016, et s’est vu offrir son premier rôle dans le ballet Coppelia. « Pour la première fois de ma vie, j’ai changé de statut. Je ne suis plus un réfugié. »dit-il.
Ahmad Joudeh l’assure, il retournera en Syrie. Son rêve ultime ? Fonder et diriger le ballet national syrien.
Documentaire vidéo sorti en juillet 2016- Roozbeh Kaboly, un journaliste de la télévision néerlandaise Nieuwsuur, suit le jeune danseur dans son quotidien à Damas, puis à Palmyre .
La résistance par le rire ... "Qui veut tuer un million ?"

Le “printemps arabe”, cela a été souligné, a révélé le rôle d’Internet comme instrument de mobilisation politique. On sait moins que la Toile s’est aussi transformée, pour l’occasion, en plate-forme de résistance artistique. Ce phénomène, notable en Tunisie et en Egypte, a pris de l’envergure en Syrie, où le régime de Bachar Al-Assad noie la contestation dans le sang depuis près d’un an.
Dans ce maelström de violence (plus de 6 000 morts et 15 000 disparus, selon les estimations) qui n’épargne pas les artistes passés du côté de la contestation, le Web est une planche de salut pour les créateurs, spontanés ou confirmés, qui n’ont pas choisi l’exil. Cet engouement n’est pas né de la révolution. Tardivement introduit dans la forteresse syrienne – par Bachar Al-Assad -, Internet a ouvert depuis le début des années 2000 aux artistes locaux une fenêtre sur le monde par laquelle ils se sont engouffrés, qu’il s’agisse de jeunes cinéastes qui se font désormais connaître à l’étranger, ou de plasticiens qui ont par ailleurs bénéficié de la récente privatisation du marché de l’art en Syrie, et du boom qu’il connaît dans les Emirats arabes.
Parallèlement aux images, d’une crudité parfois insoutenable, qui témoignent de la répression sur le Net, les sites d’hébergement (YouTube, DailyMotion, Vimeo) et les réseaux sociaux (Facebook au premier chef) regorgent d’expressions artistiques de toute nature, depuis le film jusqu’à l’affiche en passant par le clip, la caricature, la peinture, le poème ou le dessin animé.

THÉÂTRE DE MARIONNETTES
Deux traits dominent cette effervescence créatrice. Sa dimension populaire d’abord, qui a fait naître en l’espace de quelques mois plus de vocations que quarante ans d’autocratie. Son humour ensuite, nourri d’un sens tragique de la dérision, d’une vitalité aiguisée par le désespoir. L’un des exemples les plus percutants de cette tendance est un théâtre de marionnettes ouvert sur la Toile le 8 novembre 2011 par un groupe de jeunes opposants, sous la signature Masasit Mati. Le terme désigne la tige en métal permettant de boire le maté, qui passe pour être le breuvage favori des sbires baasistes. Même veine parodique pour le titre de leur feuilleton en 15 épisodes, Top Goon, diaries of a little dictator (“Crétin d’élite, journal d’un petit dictateur”), qui démarque le titre du film hollywoodien musclé Top Gun, de Tony Scott (1986).
Source de l’article : http://www.lemonde.fr/international/article/2012/02/21/syrie-l-art-en-armes_1644497_3210.html#LU2EF7IcUH2SILJr.99
En Syrie, la résistance par le bac
C’est une première depuis le début de la révolution, les lycéens des régions sous contrôle des rebelles viennent de démarrer les épreuves du baccalauréat dans la clandestinité.
“Baccalauréat. Alep libérée, 15 août 2013.”
Dans le centre d’examen Sakhr Hallaq, le tableau blanc d’une classe affiche la couleur. Une dizaine de lycéennes en filière scientifique viennent de plancher dans la salle sur l’épreuve de biologie. Parmi elles, Batoul Amer*.
La jeune fille de 17 ans sourit : “Cela n’a pas été facile de réviser et de se concentrer, avec les bombardements. Mais je suis contente, car nous sommes maintenant à égalité avec les élèves qui vivent dans une zone contrôlée par le régime. Nous aussi nous aurons notre bac.”
Sur les 9.484 jeunes Syriens qui ont réussi à s’inscrire, 6.900 à l’intérieur de la Syrie (et 1.100 en Turquie, au Liban ou en Jordanie) ont pu rejoindre l’un des 113 sites d’examen. Les épreuves se déroulent sur quatre jours jusqu’au 29 août. Jusqu’à présent, seuls les élèves des zones tenues par le régime ont pu passer leur bac. Alep la rebelle prépare les épreuves depuis plusieurs mois. “Il faut que les jeunes continuent d’étudier, ils représentent l’avenir du pays”, explique Abdulkarim Anis, responsable de l’éducation et la culture au conseil local de la grande ville du Nord. “Plus les esprits seront ouverts et éduqués, mieux on se débarrassera de la tyrannie et de l’obscurantisme, moins la période qui suivra la chute du régime sera dure.”
DES CITOYENS TEMOINS
Eau argentée :
Depuis le 5 mai 2011, le cinéaste syrien Ossama Mohammed est exilé en France pour avoir critiqué le régime de Bachar el-Assad. A travers les vidéos postées par les cinéastes amateurs, il suit l’évolution de la révolution syrienne. Pour retracer cette histoire et la sienne, il compose un film à partir de cette mosaïque d’images et de sons : les premières manifestations et les premiers martyrs, la naissance d’un bébé avec les moyens du bord, les chants traditionnels, un adolescent torturé, les appels désespérés des insurgés à l’armée, le témoignage de soldats déserteur. Jusqu’à Noël 2011, où un message parvient sur son ordinateur : celui d’une Syrienne d’origine kurde appelée Simav, qui lui demande : «Qu’est-ce que tu filmerais si tu étais à ma place ?»…(Télérama)
Mourrir pour des idées
Ruqia Hassan, une enseignante syrienne de 30 ans, a été assassinée par Daech en septembre 2015. Son crime : avoir dénoncé sur les réseaux sociaux les exactions du groupe Etat islamique dans la ville de Raqqa où elle vivait. L’information et son contrôle sont devenus un enjeu de cette guerre.
Ils témoignent contre la barbarie
Depuis le début de la révolution, comme Ruqia Hassan, des citoyens syriens ont décidé de témoigner contre la barbarie. Pour contrer la censure, ils ont créé leurs propres réseaux d’information. Près de 300 d’entre eux l’ont payé de leur vie. Aujourd’hui, la plupart de ces journalistes-citoyens se sont réfugiés en Turquie pour développer leurs nouvelles publications. Mais ils n’y sont pas non plus en sécurité : les tueurs de Daech ont exécuté trois d’entre eux l’an dernier.
Un reportage de Kristian Autain, Loup Krikorian, Edouard Piquereau et Benoît Sauvage.
ADEL ASFOUR...Tout jeune rappeur syrien
REFUGEES OF RAP
ET LA POESIE BIEN SÛR....
Maram al-Masri

Maram al-Masri est née à Lattaquié, en Syrie, en 1962. Après des études de littérature anglaise à Damas, où le recueil Je te menace d’une colombe blanche paraît en 1984, elle quitte sa terre natale et s’installe à Paris où elle connaîtra une situation difficile. En 1987, son second recueil, Cerise rouge sur une carrelage blanc, est publié à Tunis par les Éditions de L’Or du Temps.
La poésie de Maram al-Masri est alors saluée par la critique des pays arabes puis traduite dans de nombreuses langues : en allemand, anglais, italien, espagnol, serbe, corse ou turc. En 2007, Je te regarde, recueil initialement publié à Beyrouth .
la Liberté vue par Maram al-Masri
Que peut la poésie de Maram Al Masri face à la répression et à la violence qui ravagent son pays ?
“Elle va nue, la liberté,
Sur les montagnes de Syrie
Dans les camps de réfugiés.
Ses pieds s’enfoncent dans la boue
Et ses mains gercent de froid et de souffrance.
Mais elle avance
Nous, les exilés,
Rôdons autour de nos maisons lointaines
Comme les amoureuses rôdent
Autour des prisons
Espérant apercevoir l’ombre de leurs amants.
Nous, les exilés, nous sommes malades
D’une maladie incurable
Aimer une patrie
Mise à mort
L’avez-vous vu ?
Il portait son enfant dans ses bras
Et il avançait d’un pas magistral
La tête haute, le dos droit…
Elle va nue, la liberté,
Sur les montagnes de Syrie
Dans les camps de réfugiés.
Ses pieds s’enfoncent dans la boue
Et ses mains gercent de froid et de souffrance.
Mais elle avance
Comme l’enfant aurait été heureux et fier
D’être ainsi porté dans les bras de son père…
Si seulement il avait été
Vivant”
Maram Al Masri
HALA MOHAMMED

Hala Mohammed est née à Lattaquié sur la côté syrienne, elle est exilée à Paris depuis juin 2011. Outre sa poésie et ses réalisations cinématographiques, elle est secrétaire générale de l’association NORIAS (échanges culturels Syrie-Europe), fondatrice en 2014 du ciné-club syrien mensuel au cinéma L’Accatone à Paris et organisatrice de soirées poétiques trimestrielles à l’Institut des cultures d’Islam de Paris depuis 2014 (une vingtaine de poètes arabes et syriens “réfugiés dans la poésie” y ont été invités).
Elle a publié six recueils de poésie en langue arabe dont : Le Papillon a dit (Riad al Rayyes, Beyrouth, 2013), Comme si je frappais à ma porte (Riad al Rayyes, Beyrouth, 2008), Cette peur (Institut des études arabes, Beyrouth, 2004), Un peu de vie (Riad al Rayyes, Beyrouth, 2011… De nombreux poèmes issus de ces six recueils ont été traduits en anglais, français, allemand, suédois et turc.
Chut ! La langue de l’hôte réfugié est silence
Pas de voix pour le réfugié…
Il ferme la porte de sa maison sur sa voix
Et sort par la porte de l’Histoire
Sans une poussière de géographie.
Les mots
Tombent des baluchons des vêtements,
De fatigue…
De trous dans les poches.
Ils bondissent des lèvres des enfants… endormis,
Ils se roulent par terre… s’agrippent à la terre
Les mots.
Les noms s’exilent
Et les mots restent à terre
Non
Non
La tente ne vaut pas un baiser Monsieur.
Blanc
Le sel des larmes
Pas d’identité dans les tentes
Pas d’identité pour les tentes
Mirage
La toile blanche de l’hospitalité
Imperméable au rire
Imperméable au toucher
Imperméable
Aux larmes
Blancheur du linceul.
Et sort l’enfant vers l’extérieur
Et entre l’enfant vers l’intérieur
Quel vertige…
Cette ardente nostalgie
Du seuil.
Chut… lui dit l’absolu
Chut… lui dit le soleil
Chut… lui dit la vérité
Chut…. lui dit son nom
Chut… dit-il à son nom
Et se noie.
Traduit de l’arabe par un collectif d’artistes


Qamar Sabri Al-Jassim

Qamar Sabri Al-Jassim est née à Homs ( Syrie) .Elle est licenciée en économie de l’université de Damas . Poétesse et novelliste. Orientation humaniste et existentielle de sa poésie , laquelle s’exprime à travers la description de situations dans lesquelles s’empiète l’âme humaine entre les mains inflexibles d’un destin impitoyable. Néanmoins, elle demeure solidement liée, comme chez tous les poètes syriens d’aujourd’hui, à la réalité arabe actuelle. Son style se distingue par l’accumulation des connotations et des images surprenantes et déroutantes.
Ses recueils de poèmes :
De petites feuilles éparpillées ,Editions de la lumière, Damas 2002 –Pour les chômeurs en espoir ,Damas 2004 – Des médailles sur la poitrine de ma tombe , Damas 2005 –Appel à la protection des mots , Damas 2007.Vagues nues et quelque chose de ce genre, 2010 –Dès le souffle du premier mot ( choix de ses poèmes en arabe et en anglais Amman 2014…
” Ils ont volé de nos lèvres les baisers
De nos mains les plumes
Mon dieu, ferme bien le ciel
Pour qu’ils ne nous volent pas…les prières”


Préparez aux adieux leur sourire traître
Nous sommes devenus les captifs des mots
Et nos douleurs sont devenues impudentes
Préparez le brancard mortuaire de nos poèmes
Il n’y a rien de nouveau en nous
Et voici que nos vers nous ont trahis
Battez les tambours…
Et flûtez pour la douleur
Nous sommes dans l’attente du messie
Mais ce sont nous qui nous nous sommes trahis
Nous avons fini par faire nos adieux
Et c’est par les adieux que nous avions débuté
Nous sommes devenus les amis de la mort
Les amis du fossoyeur des souhaits
Nous lui serrons la main chaleureusement
Avec la main du malheur
Et l’appelons désormais : « Notre voisin » !
POESIE ANONYME
À ma terre meurtrie
À ma terre meurtrie de sang et de souffrances
Berceau d’Humanité, berceau de mon enfance
Pour que cesse l’horreur des combats et des armes
Je dédie mes mots, ma révolte, mes larmes….
D’avoir ployé longtemps sous le poids du silence,
D’avoir courbé le dos sous le joug des violences,
D’avoir tremblé longtemps dans l’effroi, la terreur
Nous avons tous grandi à l’ombre de la peur…
Pour avoir réprimé dans la honte notre orgueil,
Ravalé l’amour-propre, de nos droits fait le deuil,
Refoulé la colère quand nos gorges se nouent
Nous avons enterré la dignité en nous….
Dignité retrouvée ! O rêve d’espérance !
C’est bien dans la douleur qu’a lieu ta renaissance !
N’est-il de liberté qu’au prix de barbaries ?
Et n’est-il de justice acquise sans tyrannie ?
Par le rouge des flots qui coule dans nos veines,
Et par la fulgurance des révoltes soudaines,
Par la force du peuple qui relève le front
Qui se relève enfin pour essuyer l’affront :
J’en appelle à l’amour qui fleurit dans nos cœurs
J’en appelle aux rivières de sanglots et de pleurs
J’en appelle à ces voix qui scandent levant la paume
A celles qui psalmodient des versets ou des psaumes
J’en appelle au printemps, à l’odeur du jasmin
Pour que la LIBERTE éclaire ton chemin ….
SYRIE !



Armée d’assassins
Sur leurs blindés, sur leurs chars
Des soldats, des fantassins,
A la solde de Bachar
Forment une armée d’assassins…
Les gardiens de la patrie?
Meurtriers qui se défoulent !
Contre des chants et des cris
Tirent aveugles sur la foule !
D’une obédience grotesque
D’une ignoble barbarie
La brutale soldatesque
Egorge la douce Syrie
Renforcée par la milice
Gangrène assoiffée de sang
Deux tortionnaires complices
Déciment les innocents…
Tuer devient une lubie
Un jeu macabre de brutes
Les humiliations subies
Les offenses, les insultes,
Tant de crimes innommables
Nous glacent par leurs horreurs
Tant d’images insoutenables
Ont anéanti la Peur
De ce peuple invincible
Admirable de courage
Sa force indéfectible
Balayera vos outrages !
Honte à vous pauvre vermine
Piètres soldats, fantassins
Puisque l’Histoire élimine
Toutes les armées d’assassins !
Il y en a bien sûr beaucoup d’autres… Et pas seulement en Syrie.
Du côté des plasticiens...
TAMMAM AZZAM
Tammam Azzam, né en 1980, est l’un des jeunes talents syriens émergents sur la scène arabe contemporaine. Diplômé de la faculté des Beaux-Arts de Damas et spécialisé dans la peinture à huile, il rejoint en 2011 l’Académie Al Kharif et est placé sous la direction du maître Marwan Kassab Bashi. Il vit et travaille à Damas.


Randa Mdah, est née dans le village de Majdal Shams dans le Golan syrien occupé, en 1983. Après avoir terminé des cours de peinture et de sculpture au centre Adham Ismail en 2003, elle intègre la faculté des beaux arts de Damas pour obtenir son diplôme en sculpture en 2005.
En 2007, elle suit des cours de gravure à « Bezalel», l’académie des arts et de la conception à Jérusalem.
MOHAMED OMRAM

Mohamad Omran, né à Damas en 1979, est un peintre et sculpteur syrien réfugié en France.
Depuis le 15 mars 2011, date du début de la révolte en Syrie, il tient le journal de la révolution qui déchire son pays.
En 2011, il a réalisé avec Dani Abo Louh Conte de printemps, court métrage d’animation en hommage aux révoltés syriens.
MAHER AL BAROUDI

Maher Al Baroudi , né à Damas en 1955, est sculpteur, l’un des plus grands, dessinateur et peintre. Diplômé de la Faculté des Beaux-Arts de Damas en 1979 puis de l’ENS des Beaux-Arts de Paris en 1983.
Interview lors de l’installation de son exposition à la Mostra, évoque son travail artistique.
Quel est votre parcours ?
« Syrien d’origine, je suis arrivé en France il y a trente ans. Durant ma jeunesse j’ai suivi une formation aux beaux-arts de Damas, spécialité sculpture, mais j’ai toujours dessiné. Durant vingt-quatre ans, la Syrie a été victime de coups d’État et de deux guerres. J’ai assisté à de nombreuses scènes de violence. Pour protester contre les abus, j’ai réalisé des portraits peu élogieux des dictateurs. Je suis arrivé en France, pays des droits de l’Homme, de la démocratie, mais, choqué, j’ai rencontré des SDF sur les trottoirs de la capitale. J’ai alors croqué le portrait de ces gens à terre pour m’exprimer, pour témoigner des souffrances et des douleurs de l’Homme. Depuis, la critique du pouvoir est toujours présente dans mes œuvres. »
(…)Sculptures, dessins et peintures qui ont un lien entre elles, dénoncer une forme d’hypocrisie de la société, une sorte de manipulation, une manière d’enlever le masque, en quelque sorte une critique à la portée universelle. Je montre des hommes à terre, violentés, contraints, désorientés, mais aussi des militaires médaillés à l’arrogance certaine et un monde de moutons. Des dessins de carcasses, des moutons terriblement humains, bêtes destinées à la boucherie ou semblables à des prisonniers, des moutons figés dans notre imaginaire collectif. Le tout réalisé avec des fusains, des bronzes, résines polyester et peintures acryliques. »
Quels sont vos projets aujourd’hui ?
« Je suis arrivé aux beaux-arts à Lyon en 1983. Je suis devenu professeur à l’école Émile-Cohl et je donne des cours de sculpture aux Ateliers d’arts plastiques de Givors. Je continue mes créations et je pense exposer en 2017, à Dubaï. Je suis heureux d’exposer à la Mostra de Givors, lieu proche d’Orliénas, village où je réside. »
Source de l’article : Le Progrès (Givors) 17/01/2016
YOUSSEF ABDELKE
Youssef Abdelké, né à Qamechli en 1951, est diplômé de la Faculté des Beaux-Arts de Damas et de l’ENS des Beaux-Arts de Paris. Considéré comme l’un des plus grands peintres syriens actuels, il est également graveur et dessinateur. Son engagement politique lui a valu deux ans de prison et vingt-cinq ans d’exil. Il est retourné à Damas en 2005.
