Corrigé L.A 1 V. Hugo, Contemplations, Demain dès l’aube, corrigé

 

  1.  INTRO

Hugo (1802-1885)
Oeuvre gigantesque : Roman, Théâtre,poésie…
Chef de file du romantisme
Homme engagé (député, 20 ans exil pendant le Second Empire (Napoléon III)
Prend défense des petites gens du peuple… exemple :  Les Misérables, Les Travailleurs de la mer…
Combat pour la justice, Contre la peine de mort…)

Les contemplations : recueil 6 livres, 158 poèmes publié 1856 /

Livre IVpauca Meae , « Demain dés l’aube… »
Le livre IV dont est extrait le poème « Demain dés l’aube » est un livre de deuil. Le 4 septembre 1843, un drame  survient dans la vie de V. Hugo. Sa fille Léopoldine et son mari, (Charles Vacquerie), se noient dans la Seine à Villequier(Normandie).   La douleur d’Hugo est immense. Le poème « demain des l’aube » évoque le pèlerinage annuel de Hugo sur la tombe de sa fille (environ 40 km du Havre à Villequier).
Poème régulier composé de 3 quatrains en alexandrins. Ressemble à un sonnet mais n’a que 12 vers au lieu de 14, par contre à la fin , il y a une “pointe (fin qui surprend, ici “et je mettrai sur ta tombe” comme dans le sonnet.
Le registre du poème est lyrique et pathétique
PROBLEMATIQUES POSSIBLES
•    A QUOI TIENT L’ORIGINALITE ET LA FORCE DU POEME ?
•    EN QUOI CE POEME S’ELOIGNE-T-IL DU GOUT  DES ROMANTIQUES POUR L’EXPRESSION EXCESSIVE DES SENTIMENTS ?
•    QU’EST-CE QUI FAIT LA FORCE  DE CE POEME ?

 

Donc, intro possible :
Victor Hugo a marqué le XIX° et toute la littérature par une œuvre  gigantesque : théâtre, roman, poésie… Considéré comme le chef de fil du romantisme, il en a exploré toutes les facettes artistiques.  Il s’est aussi engagé politiquement ce qui le  conduira a  de longues années d’exil sous le II° empire. (Napoléon III)
Dans son recueil Les Contemplations, composé de 6 livres et  158 poèmes, publiés en 1856 , il passe des premiers émois amoureux de l’adolescence aux questionnements métaphysiques de l’âge mûr. Ainsi le livre IV dont est extrait le poème « Demain dés l’aube » est un livre de deuil. Le 4 septembre 1843, un drame  survient dans la vie de V. Hugo. Sa fille Léopoldine et son mari, (Charles Vacquerie), se noient dans la Seine à Villequier(Normandie).   La douleur d’Hugo est immense. Le poème « demain des l’aube » évoque le pèlerinage annuel de Hugo sur la tombe de sa fille (environ 40 km du Havre à Villequier).
Ensuite il faut annoncer la problématique que l’examinateur vous a donné et un plan en 2 (ou 3 parties)
Problématique possible : A quoi tient l’originalité et la force du poème ?
Axes à choisir en fonction de la problématique (2 axes suffisent)

 

  1.  LECTURE EXPRESSIVE.
    ANALYSE
    Les 3 strophes correspondent à 3 moments du pèlerinage  qui s’effectuera tout au long de la journée : Départ (Aube)/Marche (jour)/Arrivée(soir qui tombe)

AXE 1 : UN VOYAGE / UN PELERINAGE DETERMINE MAIS AU BUT MYSTERIEUX

  1. DES LE 1ER VERS LE POETE AFFIRME VOLONTE DE PARTIR.

“Demain…Je partirai”
•    Marques de détermination :
-Verbe “partir” placé en rejet au 2° vers / J’irai/je marcherai  également placé en début de vers. Place clé
-Emploi du futur : valeur de certitude/ordre que le poète se donne à lui-même
-Insistance : “Demain, dés l’aube, à l’heure ou blanchit la campagne” (aube)
– Temps précis : de l’aube au crépuscule :“Demain, dés l’aube”/”L’or du soir qui tombe” (crépuscule)
– Champ lexical de la marche :
“je partirai/J’irai/”je marcherai/J’arriverai

 

  1. L’OBJET DU VOYAGE RESTE MYSTERIEUX JUSQU’AU VERS 11

– Retrouver une femme aimée ? la 1° strophe évoque un poème d’amour/ Un amour partagé
“je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps”;”j’irai par la fôret, j’irai par la montagne” :
“je sais que tu m’attends”

  1. VERS 11 ET 12 : “POINTE”, SURPRISE…
    Le poète se rend sur une tombe
    Voir Aussi: Ce sont les 2 derniers vers qui éclairent tout le poème.
    “Quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe…”
    Ce sont les 2 derniers vers qui éclairent tout le poème.
    Voir Aussi: C. Vers 11 et 12 : “pointe”, surprise…Le poète se rend sur une tombe

AXE 2 : ENONCIATION

  1. UNE ENONCIATION : PLUTOT MYSTERIEUSE
    Dans la 1° strophe on pourrait penser qu’Hugo s’adresse à une amante. Impatience amoureuse.
    “je” s’adresse à “tu” mais on ignore qui est “tu” jusqu’au vers 11
    Echange inssitant entre “je” et “tu” : les pronoms s’entremêlent dans une forte intimité. il y donc un trés fort lien entre poète et destinataire car le jeu des pronoms se répète (“je”/”toi”(V.4) et “je”/”ta” (V.11)
    Vois-tu je sais que tu m’attends”
    le “tu” parait vivant
    “je sais que tu m’attends”
    Mais dés la 2° strophe, apparait une douleur  forte à travers des expressions comme “les yeux fixés sur mes pensées” qui montrent que le poète est tournée vers lui-même, et ne peut apprécier le paysage.
    Il n’y a plus présence d el’interlocuteur, plus de “tu”, seulement un “je” solitaire et douloureux : ““je marcherai”; “pour moi”…
    A la fin de la 3° strophe , le possessif “ta”  indique  que celle à qui il s’adresse est morte : “sur ta tombe”/ Amour parental et non amoureux.Le poème prend tout son sens.

 

  1.  UNE ENONCIATION COMPLEXE : MOMENT DE L’ECRITURE ET MOMENT DE L’ACTION
    Moment de l’énonciation (de l’écriture) : Poème écrit le 3 septembre 1847, veille de l’anniversaire de la mort de Léopoldine, 4 ans auparavant
    Victor Hugo, le poète
    Emploi du présent : “je sais que(V.2)/ Je ne puis”(V.4)
    Annonce la douleur intense du lendemain, lors du pélerinage
    Moment de l’action (le lendemain)
    V. Hugo, le père meurtri qui fera son pelerinage.
    Emploi du futur
    Hugo devient témoin de lui-même : il s’observe en train de marcher
    dos courbé, mains croisées”
    Il est inconnu, coupé du monde. Il regardera en lui-même, au fond de sa douleur.
    “je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, /Sans rien voir, sans entendre…Je ne regarderai ni..Ni…
    “demain” se situe donc la veille du pélerinage qui aura lieu le 4 septembre (date anniversaire de la mort de Léopoldine)/ C’est donc par rapport au moment de l’énonciation

AXE 3 – DISTANCIATION AVEC LE ROMANTISME

  1. UNE POESIE ELEGIAQUE D’UNE GRANDE PUDEUR
    Registre lyrique et pathétique du poème : poésie élégiaque (poésie  exprime la douleur mais avec pudeur)
    Le poète ne s’attarde pas sur sa douleur : son expression reste contenue, sobre, presque extérieure .
    “le dos courbés, les mains croisés”
    Il se met lui-même à distance, comme s’il se regardait de l’extérieur (point de vue externe) : “”
    De sa souffrance intérieure il ne dit que “triste, seul”
    Une mise en valeur de la solitude. le mot est placé en début de vers (V.7) donc trés accentué. et idem pour “triste”en rejet au début du vers 8
    “SEUL, inconnu, le dos courbé (V.7)/Triste et le jour…(V.8)
    une souffrance exprimée par  la négative, ce qu’il ne verra pas :
    répétition de la négation “ni”…”Ni””
    Je ne verrai ni l’or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin
    Ni la nature (l’or du soir), ni la vie humaine (les voiles) ne le distrairont de son but et de l’intimité que ce pélerinage lui permet d’avoir avec sa fille disparue. Son chagrin ne se laissera distraire par rien. La Nature si importante pour les romantiques ne parviendra pas ici à le détourner. Il est clôt sur lui même, sur sa douleur. Il ne valorise pas la beauté du monde, elle existe mais sans lui.
    Verbes de perception utilisées à la forme négative)
    sans rien voir/ Sans entendre”
    insistance par la répétition de “sans” et le rythme binaire du vers 6/6 avec césure à l’hémistiche.

Un bouquet d’une grande simplicité
“Bouquet de houx vert et de bruyère en fleur”
“vert ” et “en fleur” peuvent suggérer un sentiment toujours vivant. Un souvenir vivace, comme ces plantes  trés resistantes qui peuvent signifier un amour indestructible.
Tristesse physique et mentale
“Dos courbé/Mains croisées”
“les yeux fixés sur mes pensées”
Comparaison avec la nuit pour exprimer sa souffrance
“Et le jour pour moi sera comme la nuit”

  1. UNE EXPRESSION POETIQUE PROCHE DE LA PROSE
    Bien qu’en quatrains et alexandrins, le poème se rapproche de la prose dans son rythme, volonté de simplicité, d’intimité
    Hugo prend des libertés avec l’alexandrin (voir fiche romantisme)
    1er vers : rythme 2/2/8 et césure au milieu du groupe “”à l’heure /où”
    vers 7 (rythme 1/3/4/4) et 8 également(1/11) ce qui est trés rare.
    Sous-sujet  2
    Par contre retour à l’alexandrin classique 6/6 à la fin comme si l’apaisement pouvait venir de l’acte accompli
    “Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur”
  2. CONCLUSION
    Le poème montre la détermination du poète à faire ce voyage même si nous ignorons tout d’abord quel en est le but. L’énonciation témoigne d’un fort lien d’intimité entre le poète et la destinataire et nous montre l’ici et maintenant de l’écriture mais aussi le moment de l’action (au futur). la souffrance est exprimée avec pudeur car à des termes simples et des procédés stylistiques comme le rejet ou l’assouplissement de l’alexandrin. Chef de file du romantisme, Hugo choisit ici la sobriété, l’humilité et la pudeur , ce qui n’est pas toujours le choix des poètes de son temps, souvent enclins à théatraliser leur souffrance.  (+ ouverture)
  3.  QUESTIONS POSSIBLES A L’ENTRETIEN
    •    Questions sur le mouvement romantique, sur la place d’Hugo dans ce mouvement
    •    Quelles autres oeuvres d’Hugo connaissez-vous ?
    •    Quels liens ce texte entreteint-il avec les autres textes du corpus ?
    •    En quoi peut-on parler de voyage intérieur ?
    •    Voir questions générales poésie dans le cours

NB.Les axes s’utilisent dans des ordres différents..en fonction de la problématique