PARCOURS EMANCIPATIONS CREATRICES

Introduction
Après Baudelaire, l’alchimiste qui voulait faire de l’or avec la boue du monde, ce qui choqua beaucoup la morale bourgeoise du II° Empire , le programme officiel du Bac nous donne l’opportunité de rencontrer un autre poète inclassable, immense et « maudit » : Arthur Rimbaud, admirateur (au moins un temps) de Baudelaire (Et pourtant il n’admirait pas grand monde !) dont il disait qu’il était « le premier voyant, roi des poètes, un vrai Dieu » tout en lui reprochant quand même de ne pas avoir assez bousculé la forme parce que « les inventions d’inconnu réclament des formes nouvelles ».
Rimbaud entre autres choses, traitait sa mère de « Bouche d’ombre » et de « Daromphe », taguait « Merde (ou mort) à Dieu ! » sur les murs Charleville, remportaient tous les prix d’excellence de son Académie mais décida d’abandonner ses études, ne passa pas son Bac et fuguait sans arrêt…
Révolutionnaire, profondément rebelle à l’ordre établi, à l’Église, à la famille, à l’école, au travail, à « La vieillerie poétique[1] », il provoquait, bousculait tout et tous et écrivit à 15 ans, à son professeur de rhétorique que pour être poète, il fallait « s’encrapuler » et devenir « le grand malade, le grand criminel, le grand maudit, — et le suprême Savant ».
Il vécut – et à l’époque c’était inacceptable – une relation homosexuelle tumultueuse avec Verlaine qui venait de se marier et qui se termina par deux coups de revolver et l’emprisonnement de Verlaine…
Dès ses premiers textes, Rimbaud pose un regard sans complaisance sur le monde, en fait la satire, qu’il s’agisse de l’amour, de la guerre, de la religion…
Celui qui espérait par la poésie « réinventer l’amour, changer la vie, bouleverser le temps », écrivit entre son 15ème et 19ème anniversaire, des textes qui allaient bouleverser la poésie et l’art pour les siècles à venir puis – brusquement – s’arrêter d’écrire pour aller vendre des armes en Éthiopie…Que s’est-il passé ? Qui était Rimbaud ? Que signifie ce silence ? Personne ne peut répondre avec certitude…
Rimbaud & Verlaine vus par Medine...
Y a pƖᴜs d’enᴄre qᴜe de sanɡ
Et y a pƖᴜs d’enᴄre qᴜe de sanɡ
Paris, Lᴏndᴏn et BrᴜxeƖƖes
C’est Ɩ’trianɡƖe de Ɩa qᴜereƖƖe
Deᴜx neᴡ-ᴄᴏmers dans Ɩe ɡame
VeᴜƖent deᴠenir Ɩ’fƖeᴜrᴏn ᴄᴜƖtᴜreƖ
L’ᴜn est maqᴜé à sa bᴏᴜrɡeᴏise
L’aᴜtre ᴠient des tiers-qᴜar de GaᴜƖᴏis
Tᴏᴜs deᴜx aiment teƖƖement Ɩ’éᴄritᴜre qᴜe dans
HiérᴏɡƖyphes iƖs ᴄherᴄhent faᴜtes d’ᴏrthᴏɡraphe
On disᴄᴜte jᴜsqᴜ’à pas d’heᴜre
Fᴜᴄk Ɩes aᴜtres et Ɩeᴜrs éditeᴜrs
Oᴜais ᴄ’est nᴏᴜs Ɩes meiƖƖeᴜrs
On éᴄrit mieᴜx qᴜe ᴄeᴜx qᴜi disent aᴠᴏir inᴠenté Ɩ’ɡenre
La ᴄᴏnᴄᴜ’ pᴏmpeᴜse ᴏn Ɩa ᴄƖash, ᴄeƖƖe qᴜi pense aᴠᴏir ᴜn dᴏn
J’rappeƖƖe à ᴄes messieᴜrs qᴜe tᴏᴜtes
Ɩes sardines ne sᴏnt pas bᴏnnes en natatiᴏn
AƖƖeᴢ aƖƖeᴢ, faᴜt qᴜ’ᴏn qᴜitte Paname
Faᴜt qᴜ’ᴏn aiƖƖe prendre Ɩa ᴠibes aiƖƖeᴜrs
Cap sᴜr Ɩa Grande-Bretaɡne, Ɩà
ᴏù Ɩ’ɡame n’est pas deᴠenᴜ ᴄᴏmme dans Empire
L’ᴜn qᴜitte sa riᴄhe beƖƖe famiƖƖe
L’aᴜtre ne ᴄraint pas Ɩa famine
C’est pᴏᴜr ᴠiᴠre pƖeinement Ɩeᴜrs ᴠies
D’artistes qᴜe tᴏᴜs deᴜx prennent Ɩe ferry ᴠers Ɩa ᴄity
VerƖaine a tiré sᴜr maître Rimbaᴜd
VerƖaine a tiré sᴜr maître Rimbaᴜd
Y a pƖᴜs d’enᴄre qᴜe de sanɡ
Et y a pƖᴜs d’enᴄre qᴜe de sanɡ
VerƖaine a tiré sᴜr Rimbaᴜd (…)
CONTEXTE SOCIO-HISTORIQUE
Le II° Empire
Rimbaud nait le 20 octobre 1854. Il nait donc sous le II° Empire dirigé par Napoléon III, devenu empereur après son coup d’Etat de 1851.
Le Second Empire sera un régime autoritaire qui s’appuiera sur le renforcement de l’État, la prospérité économique et qui entendra mener une politique de grandeur nationale.
Mais ce II° Empire est aussi une période complexe et contradictoire : Il y a une volonté de modernisation notamment avec le développement du chemin de fer et les grands travaux du Baron Haussmann pour moderniser Paris, la naissance des Grands magasins (le Bon marché) .

Une volonté de s’ouvrir au monde extérieur : En 1859 débute les travaux du canal de Suez pour établir un passage entre la Méditerranée et la mer Rouge. C’est Ferdinand de Lesseps qui est chargé du chantier.
En 1860, le traité de Pékin accorde à la France d’importantes concessions économiques, religieuses et militaires.
Et en 1862, la France acquiert la région de Saigon, Mytho, Bien-Hoa et continue la conquête de la Cochinchine. L’empereur souhaite une politique qui se veut sociale (loi sur les grèves de 1864) qui verra la naissance de l’Internationale des travailleurs mais il existe une opposition ouvrière croissante.



Guerre franco-prussienne- (De juillet 1870 à septembre 1873) :
Cette guerre va profondément marquer le jeune Rimbaud. Le poème Le Mal par exemple, y fait directement référence.
Le 19 juillet 1870, la France qui se sent injuriée déclare la guerre à la Prusse. Alors que l’armée est mal préparée, les Français ne doutent pas de la victoire. Mais le 1er septembre 1870, c’est la Capitulation de Sedan. L’empereur est prisonnier, et le 4 septembre, à la tribune du Corps législatif, Gambetta proclame la déchéance de Napoléon III. Dans la même journée, la République est proclamée .
Mais le 18 septembre 1870 c’est le début du siège de Paris par les troupes prussiennes. La République doit continuer la guerre. La ville est cernée. Le siège commence. Quatre mois en enfer pour les Parisiens qui finiront par manger les rats pour se nourrir.
Le 28 janvier 1871 les insurrections parisiennes et la menace de famine générale qui pèse sur la capitale contraignent le gouvernement à demander aux Prussiens un armistice qui leur est accordé.

Mars à Mai 1871 : LA COMMUNE
Le 20 mars 1871, les journées révolutionnaires de la Commune viennent de commencer.
Paris élit une « Commune » qui s’arroge tous les pouvoirs civils et militaires. Elle va siéger pendant cinquante-quatre jours. Le gouvernement, avec Thiers à sa tête, s’enfuit et se réfugie à Versailles le 26 mars.
Arthur Rimbaud, même s’il n’a probablement pas été présent à Paris pendant la Commune, a été un admirateur de ce mouvement des communards.
Beaucoup de poèmes sont marqués par cette expérience collective de la « liberté libre » qu’il revendique pour lui-même. Le poème Les Mains de Jeanne-Marie est une longue métaphore sur les femmes qui ont participé à la commune comme Louise Michel ou encore le poème Chant de guerre parisien.


21 mai 1871 : Les versaillais (opposés à la Commune) entre dans Paris et prennent le dessus. Commence alors une Semaine sanglante au cours de laquelle toute femme ou tout homme qui est arrêté avec des traces de poudre sur les mains est fusillé sans jugement.
La Commune a perdu.
16 septembre 1873 : Les troupes allemandes évacuent la France. A l’exception de l’Alsace-Lorraine, qui a été annexée à l’Empire prussien et qui le restera jusqu’en 1918. La France a payé une rançon de cinq milliards de francs pour que ces troupes se retirent.
25 février 1875 : Vote de la Constitution rétablissant la République.


Les Lois de la III° République :
10 juillet 1880 : Amnistie des communards. ( 40 000 fédérés avaient été faits prisonniers). »
14 juillet 1880 : Pour la première fois, le 14 Juillet est célébré en tant que fête nationale. Le drapeau tricolore est définitivement celui de la France qui choisit La Marseillaise pour hymne national.
30 juin 1881 : Loi sur les droits de réunion. Dans la série des lois républicaines qu’il impose, Jules Ferry, fait adopter cette loi qui donne aux travailleurs la liberté de réunion et d’association. Un mois plus tard, les lois consacrant la liberté de la presse sont votées.
28 mars 1882 : Premier ministre, Jules Ferry fait voter une loi qui institue l’obligation scolaire jusqu’à treize ans.
21 mars 1884 : La formation de syndicats est enfin reconnue.
31 mai 1885 : Funérailles nationales de Victor Hugo
Dans son testament, Victor Hugo a écrit : « Je donne 50 000 francs aux pauvres. Je désire être porté au cimetière dans leur corbillard. »
En ce 31 mai, ses dernières volontés sont respectées. Funérailles nationales pour ce défenseur du peuple. Ce sont plus de deux millions de Parisiens qui se recueillent au passage de la dépouille du grand homme sur le trajet du corbillard.


6 mai 1889 : Ouverture de l’Exposition universelle à Paris. L’inauguration de l’Exposition universelle donne lieu à un banquet présidé par Sadi Carnot, dans la galerie des glaces de Versailles. Les nombreux pavillons ont été construits aux Tuileries, sur l’esplanade des Invalides et sur le Champ-de-Mars.
C’est là que se trouve cette tour dont la construction par l’ingénieur Gustave Eiffel a provoqué un scandale et qui étonne par ses 300 mètres
Arthur Rimbaud meurt à Marseille, à l’hôpital de la conception, le 10 novembre 1891.
Arthur Rimbaud meurt à Marseille, à l’hôpital de la conception, le 10 novembre 1891.
CONTEXTE LITTERAIRE & ARTISTIQUE
ROMANTISME
Le XIX° siècle est artistiquement très riche. Le siècle s’ouvre sur le Romantisme, dont Victor Hugo sera le chef de file.
Ce mouvement, qui nait à la fin du 18 ème et se retrouve dans toute l’Europe, marque une rupture avec la rigueur du classicisme (17ème). Les romantiques privilégient l’expression des sentiments personnels (lyrisme), ont une fascination pour la nature, le temps, l’amour, la mort … Mais aussi pour l’au-delà et le surnaturel.
PARNASSE
Le parnasse qui nait dans la 2° moitié du XIX° siècle, est d’abord une réaction contre le romantisme.
SYMBOLISME
Le symbolisme est un mouvement artistique et littéraire qui est né à la fin du 19ème siècle, mais qui existait déjà depuis le milieu du XIXe siècle avec les poèmes de Baudelaire.
Les symbolistes cherchent à traduire l’univers invisible à travers des images concrètes, des rythmes et des sonorités qui fonctionnent comme des symboles.
Ils préfèrent suggérer plutôt que nommer ou décrire, et accordent une grande importance à la musicalité et à l’évocation dans leurs écrits.
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BIOGRAPHIE DE RIMBAUD
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